Au moment où Paris poursuit ses efforts à l'ONU pour arracher le feu vert du Conseil de sécurité pour une intervention militaire au Mali, l'Algérie tente de convaincre ses partenaires de la région afin que la diplomatie soit privilégiée pour régler la crise malienne. Alger ne baisse pas les bras et continue à militer pour une solution politique au Mali, à laquelle seul le dialogue peut mener. Dans cette optique, le ministre algérien délégué aux Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, a entamé, dimanche, un périple africain par Nouakchott, avant de se rendre à Bamako et Niamey. Il a été reçu par le chef de l'Etat mauritanien, avec lequel il s'est entretenu de la crise malienne. À l'issue de cette audience, Messahel a affirmé, à Nouakchott, qu'Alger et Nouakchott sont d'accord sur “l'importance du dialogue" pour trouver une solution à la crise malienne. “Les deux pays sont d'accord sur l'importance du dialogue pour dégager des solutions politiques adéquates à la crise au Mali, dans le cadre du respect de l'unité et de l'intégrité de ce pays", a-t-il affirmé à la presse. Le ministre algérien a également souligné : “Nous sommes pour la lutte contre le terrorisme et le crime organisé par tous les moyens, tout en étant pour le dialogue afin de trouver des solutions aux problèmes du nord" du Mali. Il a également insisté sur la “convergence de vue totale sur ces points" sur cette crise malienne, entre les deux capitales. De son côté, le chef de la diplomatie mauritanienne a affirmé que son pays “soutient le dialogue politique entre les différentes parties, entre le gouvernement central et les mouvements qui appuient les revendications des minorités ethniques dans le nord" du Mali. Et d'ajouter : “Par contre, nous refusons (...) de façon totale et radicale les groupes terroristes et le crime organisé sous toutes ses formes." À signaler que de hauts responsables militaires algériens et mauritaniens, dont le chef d'état-major de l'armée mauritanienne et le responsable de la sécurité extérieure algérienne ont pris part à la rencontre entre le président Ould Abdel Aziz et Abdelkader Messahel. Par ailleurs, un “cadre de dialogue" pour des “pourparlers inclusifs" entre Bamako et les groupes armés occupant le nord du Mali va être mis en place par le président burkinais Blaise Compaoré, médiateur dans la crise malienne pour la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), a déclaré, dimanche, son chef de la diplomatie, Djibrill Bassolé. Ce dernier, qui s'exprimait devant la presse à l'issue d'un entretien entre le président burkinais et deux émissaires du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), rébellion indépendantiste touareg, a indiqué qu'en accord avec la Cédéao, Blaise Compaoré “établira et soumettra aux parties en conflit un cadre formel de dialogue prenant en compte les exigences exprimées par les chefs d'Etat de la Cédéao, notamment la préservation de l'intégrité territoriale du Mali". Le ministre Djibrill Bassolé a expliqué que “ce cadre déterminera l'agenda des pourparlers inclusifs devant aboutir à l'établissement d'un accord global définitif de paix, de stabilité et de développement". La délégation de la rébellion touareg, le MNLA, était conduite par Ibrahim Ag Mohamed Asseleh, membre du Conseil de transition de l'Azawad, le gouvernement provisoire du MNLA, selon des médias. Elle était venue remettre au président Compaoré sa “plateforme" pour un “règlement politique du conflit", a expliqué M. Bassolé. M T