Les maquignons réfutent les accusations dont ils font l'objet. La fête de l'Aïd El Adha approche et les spéculations sur les prix du mouton vont déjà bon train. Une petite virée du côté du marché hebdomadaire de Chlef annonce déjà la couleur. Le prix à la vente sur pied du mouton, a connu en l'espace de quelques jours, une hausse de l'ordre de 2000 à 2400DA. A titre illustratif, un mouton pesant entre 37 et 39kg est cédé à 21.000DA, il y a quelques semaines seulement, il se vendait à 19.000DA. Un agneau d'un poids inférieur ne dépassant guère 20kg coûte actuellement entre 15.000 à 16.000DA. Cependant, les citoyens attendent «l'inondation» des marchés locaux par l'arrivée massive des maquignons des Hauts-Plateaux qui vont pouvoir déverser leurs cargaisons de têtes de bétail ce qui pourrait probablement générer une tendance à la baisse mais le rush des citoyens sur les moutons n'interviendrait généralement qu'à la veille de la fête religieuse, d'où les hésitations des acquéreurs à acheter une semaine auparavant. Malgré cela, de nombreuses personnes ne se font guère d'illusion sur les prix du bélier, qui grimpent. La désorganisation du marché des cheptels, contrôlé par les maquignons et autres intermédiaires qui ont investi le circuit, imposant leur implacable loi sur les prix, est telle qu'il serait vain d'espérer une baisse substantielle, estiment de nombreuses personnes avisées. Elles ajoutent que, malgré les sommes colossales allouées aux éleveurs pour redynamiser le secteur, créer l'abondance et aboutir à une offre supérieure à la demande, le marché connaît toujours une tendance à la hausse. Les maquignons interrogés à ce sujet réfutent les accusations qui leur sont adressées et justifient l'envolée du prix du mouton par la cherté et la rareté des aliments de bétail (orge, maïs, son, etc.) qui sont cédés actuellement à pas moins de 2200 dinars, voire 2400 dinars. Cette hausse, ajoutent-ils, est dûe à la sécheresse et au manque de pluie en début d'automne. Les chutes de pluie de ces derniers jours et les conséquences positives sur une régénération du tapis végétal sont un autre facteur incitant les éleveurs à pratiquer la rétention sur leurs cheptels et donc agir sur les prix à la hausse. Sachant que le prix du mouton ayant observé une dégringolade significative à la fin du Ramadhan pour atteindre des niveaux très bas suite à la sécheresse et la maladie de la blue tongue, a eu également son effet sur le marché du bétail. Le kilogramme de viande d'agneau est affiché sur les étals des bouchers locaux à 600DA. Ce qui n'augure rien de bon pour le citoyen surtout que la fête de l'Aïd El Kebir est pour très bientôt. Reste à savoir si les grands maquignons qui vont entrer en force d'ici quelques jours, pourront infléchir les prix ou plus encore profitant de cette première mise à prix. Cela dépendra également des lois du marché, celle de l'offre et la demande.