La campagne labours-semailles 2012-2013, amorcée par des labours profonds dans la majeure partie de la Mitidja dès la fin des moissons, cible, cette année, l'emblavement d'une superficie de 25 000 ha (elle l'était de 20 000, l'année dernière) pour la céréaliculture dont 80% pour le blé dur, selon les responsables de la CCLS d'El-Affroun qui couvre les trois wilayas composant la plaine de la Mitidja (Alger, Blida et Tipasa). Pour l'heure, les céréaliculteurs qui, de façon générale, se félicitent d'une bonne récolte, s'activent à achever les travaux de préparation du sol avant l'ensemencement. La campagne moissons-battages 2011-2012, qui s'est terminée en août, s'est soldée par une récolte de plus de 366 000 quintaux de céréales toutes variétés confondues, dont 80% de blé dur. “C'est l'une des meilleures années depuis plus de 20 ans du point de vue quantitatif mais aussi qualitatif, la qualité du grain ayant été meilleure du point de vue vitrosité avec un faible taux de mitadin", nous a affirmé Abdelkrim Behlouli, directeur de la CCLS d'El-Affroun, ingénieur en génie rural, de formation. Plusieurs facteurs seraient à l'origine de ces résultats : outre les conditions climatiques (une bonne répartition pluviométrique à la fois sur les plans spatial et temporel) qui ont prévalu durant l'année, 26 nouvelles moissonneuses-batteuses acquises sur le programme MADR en 2010 ont été utilisées sur une superficie de plus de 9000 ha (soit la majeure partie de la superficie céréalière). Le rendement moyen obtenu, selon notre source, a été de 25 q/ha avec des pics de 80 q/ha pour certaines parcelles sur les 15 000 ha semés en blé dur, blé tendre et orge. Selon les chiffres qui nous ont été présentés, la pyramide des catégories par espèces de semences a connu, depuis 2008, une amélioration considérable : la sole de semences céréalières a doublé et la production de semences a atteint le niveau record de plus de 100 000 q (35 000, en 2008) pour la CCLS d'El-Affroun. Les mesures d'encadrement prises par le secteur, dont la vulgarisation des techniques de labours avec des conseils et recommandations des techniciens de la CCLS et la DSA dispensés aux agriculteurs pour des conduites culturales visant l'amélioration de leurs rendements (le recours aux semences certifiées, l'assolement-rotation, l'introduction des engrais verts, la culture des légumineuses à des prix incitatifs soutenus par l'Etat, avant la culture céréalière, la fertilisation minérale — 100 000 q ont été distribués cette année —, l'irrigation d'appoint, les labours avec des charrues à soc plutôt que des charrues à disques...), la mécanisation, le crédit Rfig Badr financé par la CCLS, la fourniture des intrants, l'assistance aux fermes-pilotes et autres agriculteurs de la région notamment par des journées d'étude et de vulgarisation (la dernière a eu lieu en juillet dernier et portait sur le réglage des moissonneuses-batteuses, la prochaine, programmée pour le mois prochain, s'intéressera à l'ensemencement des sols en céréales et les semis en ligne) sont sans doute autant de facteurs qui ont contribué à l'amélioration et l'augmentation des rendements en céréales. Les vignobles couvrant, au lendemain de l'Indépendance, en grande partie cette région (notamment pour la zone Ouest-Mitidja), sont progressivement remplacés par les céréales, sachant que l'Algérien consomme 273 kg de céréales par an. Un défi qui prend forme aujourd'hui. F S