Les trois partis formant la coalition gouvernementale en Tunisie, Ennahda, Ettakatol et le Congrès pour la République, après plusieurs mois de fortes tensions, ont fini par trouver un accord tant sur la nature du régime à consacrer dans la future Constitution que sur le calendrier électoral. Alors que les islamistes d'Ennahda, qui dirigent le gouvernement, ont opté pour un régime purement parlementaire, ils ont été contraints de céder sous les pressions de leurs partenaires au gouvernement et de l'opposition pour accepter un compromis. Le futur régime tunisien sera donc mixte, conformément à l'accord annoncé par les trois formations. Le président de la République sera élu au suffrage universel “pour un meilleur équilibre des pouvoirs et au sein du pouvoir exécutif", explique le communiqué annonçant l'accord. De plus, les islamistes auraient renoncé à l'une de leurs revendications, qui a été à l'origine des tensions entre Ennahda et ses partenaires, la référence au sacré dans la loi fondamentale. Les élections générales auront lieu, elles, le 23 juin 2013. À cette date, se tiendront des élections législatives et présidentielle, suivies d'un second tour du scrutin présidentiel le 7 juillet. Un autre accord a été scellé, portant sur la création d'une commission électorale indépendante et sur le nom d'un candidat consensuel à sa présidence. Il s'agirait de Kamel Jendoubi, celui-là même qui a présidé avec succès la commission qui a veillé au bon déroulement de l'élection de l'Assemblée nationale constituante en octobre 2011. La coalition au pouvoir a également décidé la création d'une instance supérieure de l'audiovisuel, réclamée par la profession qui accuse les islamistes d'entreprendre une démarche de contrôle du secteur. Il va de soi que les élections ne pourront se tenir qu'après l'adoption de la nouvelle Constitution, le retard pris à ce sujet ayant valu de vives critiques au gouvernement. Et de l'aveu du président de l'Assemblée constituante, Mustapha Ben Jaâfar, en dépit des accords trouvés, il faudra plusieurs mois encore pour voir une nouvelle Constitution adoptée. En effet, le texte sera débattu et voté article par article avant de procéder au vote du texte dans son ensemble. Et les débats promettent d'être rudes. C'est sans doute ce qui a prévalu pour s'accorder sur un calendrier électoral relativement éloigné. M. A. B