La famille Bouacida de Sétif, dont deux des fils, Nacir et Yacine, ont péri dans un terrible accident de la route, il y a trois mois en Libye, n'arrive toujours pas à faire son deuil de ce malheur et continue de réclamer réparation du préjudice moral que lui a causé le consul général d'Algérie dans la Jamahiria durant ces pénibles circonstances. Nous rapportions dans une précédente édition les moments difficiles qu'ont vécus les parents de ces deux victimes lorsqu'ils ont appris leur décès dans ce lointain pays, le séjour prolongé des dépouilles (19 jours) dans une morgue à Syrthe et le comportement intolérable du consul algérien à l'égard des Bouacida lorsque ces derniers ont sollicité son assistance. Aujourd'hui, un père âgé de quatre-vingt-dix ans, ravagé par la douleur, jure sur le Saint Coran qu'il bataillera jusqu'à son dernier souffle pour faire éclater la vérité sur cette humiliante affaire devant l'opinion publique tout en exigeant une énergique intervention du président de la République en personne si ce n'est celle du ministre de tutelle à l'encontre du consul algérien à Tripoli. Des correspondances ont d'ailleurs été adressées à ce propos à toutes les autorités concernées, de même qu'une action en justice a été introduite par la famille des défunts auprès du parquet de Sétif, nous indique-t-on. Rappelons que les jeunes Bouacida, Nacir et Yacine, se trouvaient à une cinquantaine de kilomètres au nord de la ville de Syrthe, en Libye, lorsque le véhicule au bord duquel ils voyageaient en compagnie de six autres personnes s'abîmait dans une route déserte dans des circonstances non encore élucidées. De la carcasse du véhicule accidenté les policiers libyens ne devaient retirer que des corps sans vie, qui furent acheminés vers l'hôpital de la ville citée, quelques heures à peine après le sinistre, comme l'atteste un document signé et adressé par le directeur même de la sûreté nationale de ce pays à notre représentation diplomatique dès le lendemain, c'est-à-dire le 12 septembre. Une copie conforme dudit document est d'ailleurs en possession de l'aîné des frères Bouacida, lequel compte l'utiliser pour démontrer l'absence de réaction des autorités algériennes face à une situation dans laquelle des compatriotes, décédés de surcroît, sont en cause. C'est justement ce frère aîné qui dit avoir subi les propos insultants du consul alors qu'il en attendait une aide, fût-elle morale, pour supporter la perte de deux des siens. Attitude qui fait dire à ce dernier que la mort de Nacir et Yacine sera double tant que le tort qui lui a été causé ainsi qu'à ses vieux parents n'aura pas été redressé par qui de droit. A. A.