Le coup d'envoi de la troisième édition des Journées cinématographiques d'Alger, organisées (sous l'égide du ministère de la Culture) par l'association “A nous les écrans", en partenariat avec le Centre algérien de la cinématographie et l'Office national des droits d'auteurs et des droits voisins (Onda), se sont ouvertes, dimanche soir à la Cinémathèque algérienne, avec la projection du film de Rachid Bouchareb, “Just like a woman". Ce long-métrage est le premier film américain de Chafia Boudraâ qui était présente à cette cérémonie, et qui a déclaré : “L'Honneur de ma famille' était mon premier rôle avec Rachid Bouchareb. Cela remonte à 20 ans mais on a toujours entretenu de bons rapports. Dans ‘Just like a woman', j'incarne une mère émigrée qui vit à Chicago, mais qui est restée une femme de la montagne dans sa tête. J'ai tourné à Chicago et tout s'est très bien passé sur le tournage". Lies Semiane, le directeur de la Cinémathèque algérienne, a pour sa part souhaité que “cette manifestation serve de catalyseur pour les prochains évènements". Avant le film d'ouverture, très attendu signé du réalisateur de “Hors-la-loi", une bande-annonce a été projetée. Elle rassemblait des images de quelques-uns des 40 films qui seront présentées durant ces JCA jusqu'au 19 octobre prochain. 15 documentaires et 21 courts-métrages (Maroc, Tunisie, Egypte, Liban, Qatar, Suisse, Allemagne, Espagne, Canada, Chine, Etats Unis, et Algérie bien sûr) seront cette année à l'honneur des troisièmes Journées cinématographiques d'Alger. Projeté en dernière partie de cette soirée inaugurale -qui a attiré beaucoup de monde malgré la programmation quelques heures après un match de football capital pour notre équipe nationale-, “Just like a woman" est un film qui pose à la fois la problématique de l'identité de la femme, et celle des musulmans vivants aux Etats Unis. Le long-métrage de 90 minutes, raconte le voyage à travers les Etats Unis (de Chicago à Santa Fe) de Marylin (Sienna Miller) et Mona (Golshifteh Farahani), deux femmes qui vivent dans la même banlieue de Chicago, et qui entament un voyage pour fuir. Alors que Mona travaille dans l'épicerie familiale, et se laisse opprimée par sa belle-mère (Chafia Boudraâ), se heurtant souvent au mutisme de son mari (Rochdy Zem) qui n'arrive à affronter sa mère, Marylin rêve de devenir danseuse orientale. Elle découvre un jour que son mari la trompe, et décide de tout plaquer. Ce film, un road-movie qui met en images deux femmes qui quittent leur quotidien pour fuir, au départ, mais leur virée se transforme petit à petit en un voyage initiatique qui leur permet d'explorer leurs limites, et de découvrir qui elles sont. Marilyn finit par découvrir les raisons qui ont poussé son amie, Mona, à partir loin, sans but. “Just like a woman" donne à réfléchir sur la situation des musulmans au pays de l'Oncle Sam. Le réalisateur soutient dans son propos qu'être différent est un problème, et trouver sa place dans ce monde est tout aussi problématique. S. K.