Les résultats des élections locales en Belgique sont révélateurs puisqu'au nord du pays les nationalistes flamands de la NVA ont remporté un succès évident risquant de compliquer, dans les mois qui suivent, le travail du gouvernement fédéral de centre-droit dirigé par le socialiste francophone Elio Di Rupo. En Wallonie, dans la région francophone du sud du pays, le Parti socialiste garde sa prééminence malgré les mesures d'austérité du gouvernement fédéral. On se souviendra néanmoins que ce sont les mêmes indépendantistes flamands de la NVA qui avaient plongé la Belgique dans 541 jours d'intenses crispations, soit pendant la plus longue période de crise politique qu'ait connue le royaume depuis sa naissance en 1830. Avec ce scrutin, la Belgique vient donc de connaître ses premières élections après ces tractations qui ont permis de dégager un compromis et de lancer une dernière réforme institutionnelle. En Flandre, la NVA, le parti nationaliste de Bart De Wever, était pourtant peu présente lors du précédent scrutin communal de 2006 mais il vient de devenir, six ans plus tard, la première formation politique du pays. Le pari du nationaliste Bart de Wever de conquérir la mairie de la ville d'Anvers en reléguant les socialistes flamands dans l'opposition a été atteint. Et cette seule conquête prend une valeur particulière dans la mesure où cette ville est aux mains des socialistes depuis... 80 ans. Dès qu'il a eu connaissance de son score sans précédent, le président de la NVA a voulu donner un caractère national à ce scrutin local en lançant un appel au gouvernement fédéral pour des négociations en vue de la création d'une Belgique “confédérale." Mais le gouvernement “national" de Di Rupo semble ne pas entendre les cris de la Flandre. Pour lui, les élections législatives de 2014 sont encore loin et, pendant ces deux longues années, la population aura le temps de jauger l'action du parti de Bart de Wever en lui demandant de rendre des comptes. Ce scrutin local a également permis à des dizaines de candidats d'origine étrangère de se présenter aux suffrages des électeurs. Plusieurs de ces candidats gardent des liens avec l'Algérie. C'est le cas, par exemple, de la socialiste Yasmine Kherbache, collaboratrice du Premier ministre belge, qui se présentait à Anvers. C'est aussi celui d'une autre Algérienne, Faouzia Harriche, qui a été réélue en ayant été adjointe au maire de la ville de Bruxelles, chargée de l'enseignement dans la précédente mandature. A M