Karim est un prénom masculin d'origine arabe, de karîm “noble, illustre, généreux", du verbe karama “surpasser quelqu'un en noblesse, par l'origine ou le caractère, combler quelqu'un d'honneurs, l'élever au-dessus des autres". Son féminin, Karima, signifie “noble, généreuse''. Abdelkrim est un composé signifiant “serviteur du très Généreux (Dieu)". Le plus célèbre Abdelkrim de l'histoire maghrébine est le leader anticolonialiste Abdelkrim al-Khatabi. Il appartenait à la grande tribu berbère des Aït Wariaghal, du Rif central. Il est né en 1882 et il est mort en 1963 au Caire. Il passe en 1906, au Préside espagnol de Melilla où il se fait recruter comme rédacteur dans un journal. Une année après, il est nommé secrétaire du bureau des Affaires indigènes, puis cadi et, en 1914, cadi en chef. En 1919, il se fixe à Ajdir et, de là, il commence à soulever sa tribu contre l'autorité espagnole dans la région du Rif. Les Espagnols répondent par la répression. Abdelkrim lance ses troupes contre l'occupant, lui faisant subir une cuisante défaite à Anual, le 22 juin 1921. Cette victoire encourage Abdelkrim à prendre les destinées du Rif en mains : il crée un Etat et étend sa domination d'abord sur sa tribu puis sur tout le Rif qu'il proclame République indépendante. Le gouvernement français, bien que rival des Espagnols au Maroc, ne voit pas d'un bon œil l'initiative d'Abdelkrim qui ne tarde pas à s'en prendre au territoire contrôlé par les Français. Les Espagnols, poursuivis par les Rifains, se replient sur la côte (1924).Abdelkrim multiplie les opérations militaires. La France et l'Espagne passent un accord pour mener une action commune. Vaincu, Abdelkrim est contraint de se rendre (27 mai). Le 27 août, il est déporté à la Réunion. Il devait y résider, avec une partie de sa famille, jusqu'en 1947. À cette date, il obtient d'être transféré en France. Profitant de l'escale en Egypte du bateau qui le ramenait, il parvient à s'enfuir et à obtenir l'asile des autorités égyptiennes (31 mai 1947). De là, il décide de reprendre la lutte contre les Espagnols et les Français. Il fonde au Caire, en décembre 1947, avec des leaders tunisiens, marocains et algériens, le comité de libération du Maghreb dont il est élu président. Il a exprimé à plusieurs reprises son hostilité à la monarchie marocaine et il s'est opposé aux tractations entre la France et les leaders marocains et tunisiens en vue de l'autonomie, demandant d'abord l'indépendance de l'Algérie. Il est mort en février 1963. M. A .H ([email protected])