Selon nos sources, particulièrement au niveau de la polyclinique où se trouvent également les services des urgences et de la maternité, et qui dépend de l'EPSP de Ouaguenoun, la situation ne cesse de se dégrader. Au service des urgences, on manque de tout, ou presque. Une femme qui vient d'accoucher a trouvé la mort lors de son évacuation de la maternité de Tigzirt vers l'hôpital de Tizi Ouzou. Son bébé est également mort la veille, lors de l'accouchement. Cette mauvaise nouvelle a plongé les citoyens de la région dans la colère, et beaucoup d'entre eux se posent des questions sur la dégradation vertigineuse des structures de santé de la ville de Tigzirt et dans les communes et villages de la région. Selon nos sources, particulièrement au niveau de la polyclinique où se trouvent également les services des urgences et de la maternité, et qui dépend de l'EPSP de Ouaguenoun, la situation ne cesse de se dégrader. Au service des urgences, on manque de tout, ou presque : “Nous souffrons beaucoup dans l'exercice de nos fonctions. On manque de médicaments, d'équipements et même de draps. Parfois, nous n'avons même pas les moyens de faire face par exemple à un patient qui se présente suite à une piqûre d'insecte. Chaque fois que nous assurons la garde, nous retenons notre souffle de peur de nous retrouver dans une situation d'impuissance devant les malades", nous a déclaré un employé de la polyclinique qui a requis l'anonymat. Et d'ajouter : “Parfois, certains médecins achètent de leur poche des médicaments dans les pharmacies, pour faire face aux malades en cas de besoin. Je trouve cette situation étouffante, dégoûtante et inquiétante." La situation est la même dans les autres structures sanitaires installées à travers la région, comme les centres de soins et les dispensaires. Selon nos sources, cette situation a été provoquée par la nouvelle réorganisation du secteur sanitaire en établissement sanitaire de proximité EPS. Bien avant, c'était le secteur sanitaire de Tigzirt qui regroupait les 8 communes de la région. Entre 2006 et 2007, les habitants de Ouaguenoun réclamaient un secteur sanitaire propre à eux. Au lieu d'un nouveau secteur sanitaire pour cette région, c'est celui de Tigzirt qui a été transformé de nos jours en EPSP de Ouaguenoun. C'est à cause de cette nouvelle réorganisation que les structures de santé ont connu ces derniers temps de grandes perturbations et la mauvaise gestion. “Depuis quand une ville comme Tigzirt devrait dépendre de Ouaguenoun ? Qu'ils réclament une organisation pour eux c'est bien, mais pas au détriment de notre région. Et voilà les conséquences ! Tout est centralisé à Ouaguenoun et, du coup, on se trouve isolé. Manque de médicaments, d'ambulances, de matériel, d'équipement et bien d'autres moyens, car tout est centralisé dans cette localité", nous a expliqué cet employé. Par ailleurs, les habitants ne comprennent pas les lenteurs quant à la finalisation des travaux du projet de l'extension de l'actuel hôpital qui va contenir près d'une dizaine de spécialités diverses. “Avec tout ce que je vois, je ne suis pas optimiste. Nous risquons à l'ouverture tant attendue de recevoir un hôpital qui contient beaucoup plus de locaux vides que d'équipements. La mauvaise gestion de la santé à différents niveaux, particulièrement au niveau local, ne m'inspire pas d'optimisme quant à la fin du déficit de ce secteur à Tigzirt", nous a déclaré Rabah, un citoyen de la ville de Tigzirt. En attendant des jours meilleurs pour le secteur de la santé à Tigzirt, des malades continuent de mourir par manque de moyens durant leur transfert vers Tizi Ouzou, en empruntant une route sinueuse de 40 km, si on a la chance de trouver une ambulance à sa disposition bien sûr. M H