Organisé par la direction de la culture de Tizi Ouzou en collaboration avec la maison de la culture Mouloud-Mammeri et le Théâtre régional Kateb-Yacine, cet évènement qui a attiré un public nombreux, prendra fin demain. Il y avait foule hier matin à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou tant l'ouverture du 3e colloque sur l'œuvre colossale et la vie tumultueuse du célèbre écrivain, poète et dramaturge Kateb Yacine valait certainement le déplacement. Professeurs et étudiants de lettres françaises sont venus en masse pour s'abreuver davantage de l'œuvre particulière de Kateb mais il y avait de nombreux citoyens de plus en plus fascinés par la littérature “katebienne" d'autant plus qu'un grand nombre d'hommes de théâtre y compris d'anciens comédiens et compagnons de l'illustre artiste avaient fait le déplacement en Kabylie pour apporter des témoignages vivants et à la fois passionnants et succulents sur la vie singulière et le tempérament de feu du célèbre auteur de “Nedjma". Et c'est pour faire ressortir justement “la configuration de l'amour de la patrie dans l'œuvre de Nedjma" que la direction de la culture de Tizi Ouzou en collaboration avec la maison de la culture Mouloud-Mammeri et le Théâtre régional Kateb-Yacine ont fait coïncider ce 3e colloque avec la célébration du 1er Novembre, date historique du déclenchement de la guerre de Libération nationale. “C'était un grand homme de lettres et de théâtre mais c'était un patriote qui adorait par-dessus tout son pays l'Algérie", ont tenu à souligner de nombreux compagnons de Yacine qui s'étaient succédé sur la tribune pour émouvoir la nombreuse assistance et faire vibrer d'applaudissements le “Petit Théâtre" de la maison de la culture Mouloud-Mammeri. Mohand-Saïd Ziad, ancien journaliste et vieux compagnon de Kateb, Mme Zohra Djazouli, professeur retraitée de lettres françaises qui l'avait côtoyé, Mahfoud Lakroun, ancien comédien et vieux complice sur le planches de Yacine sans oublier le témoignage poignant de sa sœur Fadéla Kateb qui n'a jamais raté les rendez-vous dédiés à la mémoire de son regretté frère. “Yacine était un passionné de littérature, de poésie populaire et de théâtre de combat. Il était simple et généreux, aimable et juste. Il n'aimait surtout pas la hogra et l'injustice et il aimait profondément son pays l'Algérie. C'était un battant et un homme juste qui a toujours lutté pour défendre les pauvres et lutter contre le colonialisme. Il n'avait pas de fusil entre les mains mais ses mots et ses idées étaient plus dévastatrices que des balles", dira Fadéla avec une grosse lueur d'admiration sur son visage teinté admirablement teinté de fierté et surtout de nostalgie. Et comme pour prendre le relais et perpétuer l'image et le message de notre “Kateb national", les étudiants de lettres françaises de l'université Mouloud-Mammeri ont aussi pris place à la tribune pour lire des textes et des poèmes tirés de nombreuses œuvres bien connues de Kateb Yacine telles que Nedjma, Soliloques et Le polygone étoilé et ce avant de laisser place à de nombreux conférenciers et chercheurs universitaires pour disserter durant trois jours sur tous les aspects patriotiques que véhiculait à l'époque Nedjma, “la fameuse œuvre littéraire de Kateb Yacine que les jeunes d'aujourd'hui ont malheureusement bien du mal à se procurer en librairie" comme ont tenu à le faire remarquer de nombreux intervenants à ce colloque qui prendra fin demain avec une cérémonie de recueillement sur la tombe du célèbre écrivain au cimetière d'El-Alia à Alger. M H