Militant pour la fusion des musiques du monde, Ali Amrane a noté une différence entre le public montréalais, essentiellement communautaire, et son public scandinave, où les Algériens se comptent sur les doigts d'une main. Le mouvement associatif et communautaire amazigh au Canada, bien qu'il soit plus ou moins désorganisé, ne perd pas de vue pour autant ce pour quoi il est fondé, à savoir la promotion de la langue et de la culture amazighes. Pour ce faire, les militants associatifs établis au pays de l'Erable impliquent des artistes dans des actions de levées de fonds pour la cause amazighe. C'est ce que vient de réussir la fondation Tiregwa, Coordination canadienne pour tamazight. Elle a organisé, ce week-end à Montréal, un concert de solidarité animé par le chanteur Ali Amrane, dans le cadre d'une levée de fonds pour le financement de projets en faveur de tamazight. L'artiste établi en Finlande est revenu, dimanche, à l'occasion d'une conférence de presse, sur cet engagement aux côtés du mouvement associatif, que ce soit en Algérie ou ailleurs dans la diaspora. S'il se dit pour des actions ciblées de solidarité à même d'aider les organisations communautaires dans la concrétisation de leurs objectifs, Ali Amrane avertit contre la banalisation de ce créneau qui peut, à terme, nuire à la cause qu'on se propose de défendre. L'apport d'un artiste dans la cause culturelle réside d'abord dans le contenu de son produit. C'est ce travail qu'auront accompli les artistes d'aujourd'hui qui sera un repère pour les générations futures, a-t-il soutenu. Militant pour la fusion des musiques du monde, le rockeur kabyle a noté une différence entre le public montréalais, essentiellement communautaire, et son public scandinave, où les Algériens se comptent sur les doigts d'une main. Mais cela ne l'empêche pas de donner une visibilité à la musique kabyle, en adoptant une démarche d'ouverture à l'universalité. C'est le cas de son dernier album “Akka i d amur", où des sonorités du terroir côtoient dans une harmonie artistique des métissages musicaux venus d'ailleurs. C'est que Ali Amrane avait déjà des prédispositions en la matière, lorsqu'il avait entamé sa carrière artistique à la fac de Tizi Ouzou. En effet, c'est dans ce “bouillon de culture" qu'était l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, à l'époque où Amrane y poursuivait des études en anglais, que celui-ci reprenait en chœur avec les “anciens" l'inusable tube de Greame Allwright, “Les retrouvailles". Pour rappel, ce n'est pas la première fois que des levées de fonds sont organisées pour tamazight. La dernière action en date remonte à novembre dernier, lorsque l'association Inès de Montréal, qui s'occupe de l'enseignement de tamazight, avait invité le chanteur Moh-Saïd Fahem pour les mêmes motifs. L'opération a été une réussite totale, selon les organisateurs. Il faut peut-être rappeler que des actions similaires ont connu, dans le passé, des fortunes diverses. Y. A.