Résumé : Après avoir raccroché avec Nassim, Yacine se rendit à l'hôpital pour connaître les raisons du décès de sa femme. Le médecin lui apprendra qu'elle avait le sida. Dérouté, Yacine n'en croyait pas ses oreilles. Lui-même devrait subir des analyses, afin de savoir s'il n'était pas séropositif. Mais Nassim met fin à toutes les suppositions il était le seul coupable dans cette affaire. Le médecin se retourne vers lui. Mais avant qu'il n'ait pu placer un mot, Nassim lance d'une voix forte : -Je suis le seul coupable docteur, la contagion est venue de moi. Sara était saine. Elle n'était ni malade, ni faible. C'est moi le coupable. Je l'ai tuée, je suis porteur sain, je suis séropositif. Le médecin le regarde un moment avant de se retourner vers Yacine : -Je ne comprends pas, vous êtes son mari... Yacine se lève alors et prononce d'une voix calme : -Oui, je suis son mari et Nassim était mon ami intime, mon ami d'enfance. Celui en qui j'avais une totale confiance et sur qui j'avais fondé tant d'espoirs. Vous comprenez donc docteur que souvent la confiance peut jouer de mauvais tours. Et qui est le perdant dans toute cette affaire ? Nassim baisse les yeux, il ne pouvait soutenir davantage le regard brûlant et direct de son ami. -Qui est le perdant dans toute cette affaire docteur ? Le médecin hausse les épaules : -Vous deux, je présume... -Nous deux ? Vous voulez parler de mon ami et de moi ? Non docteur, non ! Nous deux savons maintenant à quoi nous mesurer. Il laisse couler deux longues larmes sur ses joues : -Le perdant dans toute cette affaire docteur, c'est ce pauvre enfant que ma femme portait et qu'on avait conçu avec amour et tendresse, car Sara m'avait aimé. Elle ne s'en était pas rendu compte tout au début, mais elle m'aimait et elle portait mon enfant, je dis bien mon enfant car Nassim ne pouvait pas concevoir un enfant. Il a toujours été stérile. Ça je le savais depuis longtemps, mais ce que je viens de découvrir aujourd'hui, c'est sa perfidie. Cette perfidie qui l'a poussé à se jouer des sentiments d'autrui et à me prendre pour un imbécile. Il fait un pas vers Nassim qui recule : - J'ai toujours appréhendé notre amitié. Elle était si sincère, si réelle, qu'elle me faisait peur. Je savais qu'un jour, ce sentiment entre nous allait nous ruiner tous les deux. Ce que je n'avais pas prévu par contre, c'était que tu allais détruire mon foyer et ma vie. Nassim baisse les yeux : -Je ne voulais pas... -Non, tu ne voulais pas me faire du mal, bien sûr. Hélas ! Tu l'as fait. Tu savais que tu étais séropositif... Tu as le sida ! Tu as pris la meilleure cible qui se présentait : ma propre femme, l'épouse de ton meilleur ami. -Je l'aimais Yacine, comprends-moi. Je l'aimais... Yacine le regarde dans les yeux : -Pour toi ce n'était qu'un passage. Mais pour moi, c'est tout une vie. Alors, il est trop tard pour regretter ou afficher des remords. Tu nous auras tous sur la conscience jusqu'à la fin de tes jours. Il tourne les talons et se dirige vers la sortie. Fin Y. H.