Mourad Preure, expert international, président du cabinet Emergy : “Renforcer Sonatrach, c'est renforcer l'Etat algérien" “L'importance de cet événement réside en ceci, c'est d'abord une communication sur le potentiel algérien en hydrocarbures, un échange entre professionnels algériens et étrangers du secteur. Ces rencontres devraient être multipliées. Au Moyen-Orient, il ne se passe pas un jour, un mois sans que ce genre de rencontre soit organisée. Elle est organisée à la veille de la célébration du cinquantième anniversaire de Sonatrach. Il faut comprendre qu'il y a énormément d'hydrocarbures à découvrir en Algérie En ce sens, nous devons avoir des ambitions pour Sonatrach. Nous avons été leaders dans le GNL. L'Algérie peut être leader dans le gaz de schiste, leader dans l'énergie solaire. Nous devons suivre les évolutions technologiques rapides dans le secteur. Sonatrach devra saisir le virage de la transition énergétique en développant en particulier le gaz de schiste ; nous devons développer nos ressources d'hydrocarbures, freiner la croissance de notre demande domestique à travers un modèle de consommation énergétique plus rationnel, saisir les opportunités à l'international. Nous devons jouer de notre atout en tant qu'un des principaux fournisseurs de l'Europe pour demander aux compagnies européennes, clientes ou tierces, de nous aider à réaliser ces ambitions dans le cadre de cette coopération entre une compagnie pétrolière nationale et une compagnie pétrolière internationale. L'Etat algérien, c'est Sonatrach. Sonatrach, c'est l'Etat algérien. Un Etat fort implique une Sonatrach forte. Une Sonatrach forte implique un Etat fort. Sonatrach faible, c'est un Etat faible. Et inversement. D'où la nécessité de renforcer Sonatrach (notamment en compétences dans le management, les géosciences ). Arrêtons de diaboliser Sonatrach. Il convient de dédramatiser la situation. Ses responsables devront dépasser le traumatisme de 2010 (scandale Sonatrach), prendre leurs responsabilités , prendre des risques". Propos recueillis par K. Remouche Abdelmadjid Attar, ancien P-DG de Sonatrach : “Les découvertes seront de plus en plus petites" Tout en soulignant la faiblesse du rythme de développement de la prospection, Abdelmadjid Attar, ancien P-DG de Sonatrach, relèvera qu'à l'avenir, “les découvertes seront de plus en plus petites. Ce qui nécessitera plus de technologie". À ce titre, il rejoint les propos du représentant de l'Alnaft qui affirme que la meilleure façon de faire intéresser les sociétés étrangères aux petits gisements, c'est de leur assurer un taux de profitabilité intéressant. D'où la disposition visant à revoir la fiscalité en la fondant sur le taux de rentabilité du gisement. Par ailleurs, l'ancien P-DG de Sonatrach défendra le droit exclusif aux investisseurs dans le domaine de la prospection. Il relèvera à ce titre que “la prospection est exclusive" et que “tous les permis de prospection sont à Sonatrach". Ce droit exclusif se traduit par le fait que toute entreprise de prospection qui participe à un appel d'offres et accepte de s'aligner sur la meilleure offre bénéficiera de la préférence dans l'attribution du périmètre proposé. Selon Abdelmadjid Attar, c'est là “le seul avantage qu'auront les sociétés détentrices de ce droit exclusif sur la prospection". Propos recueillis par Saïd Smati Victor Sneberg, P-DG de Statoil Algérie : “Nous sommes dans une position de wait and see" “Nous sommes présents à cette rencontre parce que nous sommes à la recherche de nouvelles opportunités en Algérie. Statoil, compagnie pétrolière norvégienne, est présente à travers les importants champs de gaz d'In Salah et d'In Aménas en exploitation en association avec Sonatrach et BP. Par rapport aux amendements et au prochain appel d'offres en matière d'exploration, nous sommes dans une position de wait and see. Nous regardons. Nous attendons la promulgation des amendement et le lancement de l'appel d'offres pour voir si c'est intéressant de soumissionner et d'engager de nouveaux investissements en Algérie." K. R. A. N., représentant de la compagnie italienne Eni : “Un partenariat prélude à des accords d'exploitation du gaz de schiste" La société pétrolière italienne semble avoir une longueur d'avance sur le gaz de schiste en Algérie. En effet, selon le représentant de cette société, présent au forum “Algeria Future Energy" qui s'est déroulé cette semaine à l'hôtel Hilton d'Alger, l'accord pour les études signé entre sa société et le groupe Sonatrach pourrait rapidement déboucher sur la signature d'un mémorandum d'entente en la matière. Ce mémorandum pourrait ouvrir rapidement la voie à l'exploitation du gaz de schiste en Algérie en partenariat entre l'ENI et Sonatrach. Questionné sur les nouvelles mesures du projet d'amendements à la loi sur les hydrocarbures, le représentant d'ENI préfère botter en touche en indiquant qu'il attend la mouture finale pour pouvoir se prononcer. Concernant, la conférence, il affirme que c'est une occasion idéale pour rencontrer les acteurs de l'industrie, les autorités algériennes et faire le point de la situation. S. S.