C'est aujourd'hui que s'ouvre à Pékin le 18e Congrès du Parti communiste Chinois, place Tienanmen. Et tandis qu'aux Etats-Unis s'éteindront les projecteurs braqués sur l'élection présidentielle, la deuxième puissance économique du monde va découvrir le visage de son futur maître : Xi Jinping, membre de la famille révolutionnaire, les compagnons de Mao. Pas d'élection au suffrage universel dans ce pays de 1,35 milliard d'habitants mais toujours le Parti pour diriger d'une main de fer les affaires : les héritiers de Mao Tsé-toung vont ainsi désigner un homme d'appareil inconnu du grand public pour prendre la relève de Hu Jintao à la tête d'un parti unique de 82 millions de membres. La nomination attendue au poste de secrétaire général du Parti communiste chinois (PCC) de Xi Jinping le couronne en effet, ipso facto, prochain président de la République populaire. Un congrès donc décisif, sous haute surveillance, qui doit se pencher également sur la corruption. Un vrai fléau dans le pays de Mao converti au libéralisme économique mais toujours sous la chape de plomb du parti communiste. Un parti entre les mains de “princes rouges", éclaboussé par l'affairisme et la corruption. Après l'affaire Bo Xilai, le scandale Wen Jiabao est sur les lèvres des Chinois, voire des congressistes. Le pot aux roses a été divulgué par le New York Times selon lequel l'actuel Premier ministre avait amassé 2,1 milliards d'euros dans de multiples investissements familiaux ! Mao doit se retourner dans sa tombe. L'actuel premier ministre chinois se serait mis plein les poches ! Des révélations censurées en Chine, particulièrement embarrassantes avant l'ouverture ce jeudi du 18e congrès du PCC au cours duquel l'actuel président chinois, Hu Jintao, doit céder le poste de secrétaire général du PCC à Xi Jinping. De quoi donner du grain à moudre à des cadres du parti parmi les conservateurs qui désapprouvaient les positions du Premier ministre. Reste à savoir si le linge sale sera porté sur la voie publique où, comme à l'accoutumée, le “procès" sera bouclé au niveau du seul Comité permanent du Bureau politique du PCC, l'instance politique suprême ? Pour y voir clair, il faut attendre que Xi Jinping, le futur numéro un chinois, prenne la tête du Parti communiste. Le nouvel homme fort de la deuxième puissance mondiale, actuellement vice-président de la Chine, devrait pendre les rênes du tout-puissant Parti communiste à l'issue de 18e Congrès et à compter de 2013, il remplacera Hu Jintao à la tête de l'Etat chinois. Xi Jinping appartient à la catégorie des “princes rouges", ces nouveaux mandarins issus de familles liées depuis longtemps au régime. D. B.