Une partie du comité exécutif du Comité olympique algérien (COA) a dénoncé, hier, l'“ingérence" de la Fédération internationale de handball (IHF) dans les affaires internes de l'Algérie, en réaction au courrier adressé par l'instance internationale au COA relatif à la crise qui secoue la Fédération algérienne de handball (FAHB). “Le comité exécutif du Comité olympique algérien, après avoir pris connaissance du courrier émanant de l'IHF adressé au COA, tient à dénoncer le contenu et les déclarations du président de l'IHF, l'Egyptien Hassan Moustafa", lit-on dans un communiqué signé par le vice-président du COA, Hacene Bouabid, et non pas son président Rachid Hanifi, avec lequel les membres sont en scission. “Le comité exécutif tient à se démarquer et à condamner avec force les formes utilisées par le président de la FAHB (Djaâfer Aït Mouloud, ndlr) pour communiquer à l'instance internationale des informations censées être gérées et exploitées au plan national", note le communiqué. Pour le COA, “la Fédération internationale de handball est alimentée par des informations erronées. Elle a dressé un réquisitoire et formulé des directives, en totale méconnaissance et ignorance des textes régissant le mouvement sportif national et du contenu du dossier. Le comité exécutif tient à dénoncer ce manque de discernement dans les propos et dépassements fait par l'IHF en s'ingérant dans les affaires internes de notre pays par des injonctions et la formulation d'exigences inacceptables". Un comité exécutif dans lequel siège pourtant Djaffar Aït Mouloud qui, visiblement, n'a pas été consulté à ce propos, ce qui laisse supposer que ce n'est qu'une partie du comité exécutif du COA qui est derrière ce communiqué de soutien au MJS. Le plus curieux dans cette affaire est que ce même comité exécutif est déjà en porte-à-faux avec le Comité olympique international qui l'a rappelé à l'ordre, au mois d'octobre dernier, à propos des velléités de destitution du président Rachid Hanifi avec la complicité du... MJS. Dès lors, il est facile de deviner les alliances qui se nouent actuellement dans le milieu du sport. Des accointances que le CIO et l'IHF ne veulent pas cautionner. Dans une première réaction à la menace officielle de l'IHF de suspension contre l'Algérie, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Tahmi, avait déjà indiqué qu'en “en tant qu'institution, le MJS n'interviendra en aucun cas dans les affaires internes des fédérations, et c'est à ces dernières de trouver les solutions à leurs problèmes à l'intérieur même de leurs assemblées générales. La tutelle ne s'immisce pas dans les problèmes des fédérations, mais veille toutefois à l'application rigoureuse des lois". Et d'ajouter : “Le ministère n'a aucune relation avec l'IHF et nous n'avons de leçon à recevoir de personne. Les lois de la République seront respectées et nous veilleront à ça." Pour rappel, le président de la Fédération internationale de handball (IHF), l'Egyptien Hassan Moustafa, a menacé, mercredi dernier, l'Algérie de suspension et a fait état de cas d'immixtion directe des pouvoirs publics algériens dans les affaires de la fédération de handball. “Le gouvernement, représenté par le ministère des Sports, n'a pas le droit de démettre le secrétaire général (M. Labane NDLR) qui a été élu par le congrès de la fédération nationale ou désigné par la fédération nationale, s'il s'agit d'un poste salarié. Le gouvernement (représenté par le ministère des Sports) n'a pas le droit de désigner un autre secrétaire général pour la fédération nationale, car conformément aux statuts de l'IHF (Fédération internationale de handball) cette mission appartient à la fédération nationale. Le ministère des Sports n'a aucunement le droit de questionner le comité directeur de la fédération nationale en ce qui concerne les compétitions nationales, cela doit être effectué par le biais du congrès de la fédération nationale en question, qui a adopté ses règlements", note la correspondance de l'IHF. Et d'ajouter : “Le Conseil de l'IHF a décidé de vous envoyer cette lettre en tant que dernière correspondance avec le Comité olympique algérien, attestant une violation évidente des statuts de l'IHF par le ministère des Sports algérien. L'IHF doit protéger l'autonomie de ses fédérations membres de toute ingérence d'une tierce partie. En cas de non-respect des dispositions desdits statuts, l'IHF est obligée de suspendre la fédération nationale en question à tous les niveaux, y compris les compétitions africaines et internationales." S. L.