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“YEMA" de DJAMILA SAHRAOUI projeté hier à ibn khaldoun
Au nom de la mère !
Publié dans Liberté le 15 - 11 - 2012

La réussite de ce long métrage de fiction tient en plusieurs points. On apprécie (enfin !) un film qui traite d'un sujet qui fait lourdement sens dans notre pays : la famille. De plus, les partis pris de la réalisatrice, scénariste et comédienne principale sont largement justifiés. Le tout porté par des comédiens formidables, au jeu impeccable.
Enterrer son enfant est l'une des expériences les plus atroces pour une mère. Survivre à son enfant l'est tout autant. Savoir que la mort de cet enfant est, peut-être, causée par son frère complique sérieusement les choses. à ce niveau-là, ce n'est plus une question de pardon ou de rédemption. La plaie sera toujours béante et ne cicatrisera jamais.
Alors la mère s'occupe l'esprit, cherche quelque chose à laquelle elle pourra se rattacher, mais la douleur de perdre à jamais un fils et de devoir renoncer à l'autre restera à jamais, toujours aussi présente. C'est ce qui arrive à l'héroïne de “Yema", de la réalisatrice Djamila Sahraoui.
Ouardia (Djamila Sahraoui) enterre son fils Tarek, un militaire peut-être tué par son propre frère, Ali (Ali Zarif), à la tête d'un maquis islamiste. Ouardia, surveillée par un des hommes de Ali (campé par l'excellent Samir Yahia dont “Yema" est la première expérience), enterre son fils non loin de sa maison, située quelque part au milieu de nulle part dans la campagne algérienne, et cherche une nouvelle raison de vivre.
Dans un décor aride et déserté par la vie, Ouardia cherche une raison de vivre, ou du moins un lien qui justifierait sa survie, son existence et atténuerait un tant soit peu sa douleur. Elle commence par cultiver un jardin.
Elle essaie de le faire refleurir. Elle tente de redonner la vie une nouvelle fois, après avoir échoué avec ses deux premières expériences : elle ne reverra plus jamais l'un parce qu'il n'est plus du monde des vivants, et elle refuse de voir l'autre. Le travail acharné de la mère finira par porter ses fruits.
Avec son gardien, Ouardia noue une certaine complicité, bien qu'elle garde ses distances au départ, son instinct maternel finira par prendre le dessus, et le gardien, amputé d'une partie de son bras gauche à la suite d'une explosion, deviendra presque comme un membre de sa famille. Un beau jour, le fils maudit, Ali, revient, tenant entre ses bras un enfant qu'il prétend être le sien. Ouardia le recueille et voit en ce nourrisson une seconde chance que lui offre la vie. La vie reprend ses droits donc, jusqu'à ce que Ali retourne chez sa mère... blessé à la jambe. Produit par les Films de l'Olivier, Néon Productions et l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel [avec le soutien du Fdatic, l'Onda, l'Eptv, Fonds Sud (France) et le Fonds Enjaaz (Dubaï)], “Yema" utilise la période de la décennie noire comme un catalyseur des passions familiales – et non comme une cause. Les personnages portent en eux beaucoup de ressentiments. Ali reproche à sa mère de préférer Tarek.
Et si c'était cela justement le fil conducteur de toute cette douloureuse histoire. On dit que les amours déçues sont souvent les plus cruelles. Peut-être est-ce cela le point de rupture entre la mère et ses enfants, dans ce film construit à la manière d'une tragédie grecque avec un fratricide, un conflit insoluble, des séquences cathartiques et beaucoup d'ambiguïtés.
Djamila Sahraoui excelle devant et derrière la caméra. En tant que comédienne, elle réussit à traduire la souffrance de son personnage avec des gestes simples du quotidien, notamment dans son acharnement dans le travail du jardin. Derrière la caméra, les lenteurs et les plans fixes deviennent des partis pris esthétiques, proches parfois de ceux du documentaire.
La mise en scène est au service de la narration, qui se veut détaillée et métaphorique. Les personnages de Ali et du gardien sont personnalisés et tout aussi complexes que celui d'Ouardia. Le jeu des comédiens était impeccable.
Dans sa deuxième expérience cinématographique, Ali Zarif a donné de la consistance à son personnage, avec une gamme assez large, multipliant les postures et traits de caractère. Samir Yahia a donné de la candeur et de la lumière au film, en incarnant le personnage du gardien qui semblait être pris au piège dans un conflit familial qui le dépassait. Tout l'intérêt de “Yema" réside dans le fait que la réalisatrice a fait le choix de raconter une histoire.
Une seule histoire. Une histoire familiale complexe par son esthétique et son propos. La grandeur d'une histoire n'est pas dans ce qu'elle dit ouvertement mais dans ce qu'elle suggère.
S K


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