Plusieurs jours après les fortes précipitations qui se sont abattues sur Oran et sa région, des dizaines de familles sont toujours autant plongées dans l'angoisse et doivent faire face seules à un autre danger, celui de l'effondrement de leurs bâtisses. Parfois, une cage d'escalier ne tenant plus qu'à un fil ou alors un plafond, un pan de mur craquelant et prêt à s'effondrer sur les occupants des lieux. Déjà, dans plusieurs vieux quartiers de la ville, l'on aperçoit des tentes de fortune qui fleurissent sur le bitume comme à Gambetta, El-Hamri, Derb, devenant le refuge de familles qui ont préférées quitter en urgence leurs habitations fragilisées par les intempéries. Malheureusement, il en est ainsi depuis des années à Oran où chaque hiver entraine son lot de drame et de désolation en raison des effondrements d'immeubles vétustes. Cette fois encore, le phénomène s'est répété avec, en l'espace d'une semaine, plus d'une vingtaine d'effondrements partiels de vieux bâtis enregistrée par la protection civile. Au plus fort des précipitations, la semaine passée, une vingtaine de personnes ont été blessées, certaines nécessitant leur évacuation à l'hôpital. En 2012, déjà, en raison de l'avancée perpétuelle du délabrement du patrimoine immobilier urbain, deux morts ont été déplorés et chaque année au minimum, la ville enregistre ainsi pas moins de 4 décès suite à des effondrements partiels. Une situation récurrente exacerbant les habitants qui ne cessent d'entendre parler de programme d'urgence, d'éradication du vieux bâti, de relogement imminent et tout cela en vain. Cela pose de manière tout aussi récurrente la question de la gestion de la ville d'Oran et en pleine campagne électorale, les candidats et élus sortants se sont fait vite rattraper par la réalité des citoyens cette semaine. Depuis, des associations réclament la réalisation et l'ouverture de centres d'accueil d'urgence pour assurer aux sinistrés un hébergement digne et sécurisant. Que des familles entières, des femmes, des enfants et des vieillards se retrouvent en 2012 dans la rue avec comme seule protection au-dessus de leurs têtes une toile de plastique, est insupportable pour beaucoup, qui attendent dès lors bien plus que des effets d'annonce. D. L