Treize mille familles résident dans des centaines de vieux bâtiments et haouchs qui doivent être démolis. Depuis les intempéries et les très fortes précipitations qui s'étaient abattues sur Oran et sa région, il y a de cela plus d'une dizaine de jours, les citoyens de cette ville en subissent encore les répercutions et, parfois, avec danger. En effet, pratiquement chaque jour, des effondrements partiels de vieilles bâtisses et bâtiments se produisent de nuit comme de jour. Tous les vieux quartiers de la ville sont concernés : Saint-Antoine, Derb, Gambetta, ect., provoquant à chaque fois une panique chez les familles qui occupent les lieux, les poussant parfois à choisir de rester dans la rue de peur de se voir ensevelies une nuit sous les dalles et les pans de murs qui ne tiennent souvent que par miracle. Plus que jamais, cette fois-ci, l'on mesure l'ampleur de ce que l'on nomme le vieux bâti à Oran, soit près de 13 000 familles concernées et des centaines et des centaines de bâtiments et de haouchs qui doivent être démolis. Tous les programmes et les milliards engloutis ces dix dernières années, parfois même des fonds provenant de prêts de la Banque mondiale, pour la réhabilitation du vieux bâti, n'ont permis de régler que le 1/10 de la situation qui, aujourd'hui, constitue une catastrophe majeure qui plane sur la ville et ses habitants. Au niveau d'un autre secteur, les répercutions des trois jours de précipitations sont également catastrophiques, il s'agit des travaux publics et plus précisément du réseau routier. Dans ce cas, le terme défaillance est bien faible pour expliquer le degré de dégradation constaté sur des tronçons routiers au niveau des carrefours et des chaussées en plein centre-ville. En effet, jusqu'à aujourd'hui, des affaissements importants de chaussées sont apparus en plusieurs endroits et n'ont toujours pas été traités et comblés. Le danger pour les automobilistes et les riverains est bien réel, comme l'ont signalé plusieurs citoyens qui se sont manifestés, demandant aux autorités locales d'agir promptement. Sur un autre point, ces intempéries ont révélé toutes les malfaçons dans la réalisation du réseau routier : absence de réseaux d'évacuation des eaux pluviales sur les bas côtés, manque d'avaloirs ou, lorsqu'ils existent, leurs dimensions ne sont pas aux normes, absence de pente sur les routes et au niveau des ronds-points pour permettre l'écoulement des eaux pluviales, malfaçon encore dans la réalisation et la pose du bitume sur les routes, ect. Conséquences : une bonne partie du réseau routier était impraticable au moment où les précipitations se sont abattues, et aujourd'hui encore avec l'apparition de trous, de revêtement de chaussées dégradées et défoncées. Le bilan chiffré de trois jours de pluie, 136 mm en tout, sera lourd, mais ce qui pèsera le plus, c'est ce qu'il adviendra à l'avenir. Les responsables locaux vont-ils continuer ainsi à gérer en faisant fi du professionnalisme, de la compétence et qualification et du contrôle rigoureux qui s'appuie sur les normes et rien d'autre ? F. BOUMEDIENE