L'Etat d'Israël, en toutes circonstances, se conduit comme si le droit international ne le concernait pas, sûr sinon de son impunité, du moins de la complaisance de ses alliés occidentaux et des errements et inconséquences de ses voisins et ennemis arabes. Depuis une dizaine de jours l'armée israélienne multiplie les raids meurtriers sur la bande de Gaza, faisant des dizaines de victimes, parmi lesquelles des femmes et des enfants, sans compter les destructions d'infrastructures et d'habitations. Une intervention terrestre n'est pas à exclure non plus, les responsables de Tsahal se disant prêts à cette éventualité. Le monde entier s'en est ému et appelle Tel-Aviv à la retenue. Sans effet, comme d'habitude. En 2008, l'opération “Plomb durci", où l'armée israélienne a occasionné plus de 1000 morts parmi les Palestiniens et s'est illustrée par l'usage de munitions non conventionnelles, comme les bombes au phosphore, le gouvernement israélien n'a pas non plus été sensible aux appels de la communauté internationale pourtant unanime à condamner la disproportion de sa riposte aux quelques obus tirés par les activistes du Hamas. L'Etat d'Israël, en toutes circonstances, se conduit comme si le droit international ne le concernait pas, sûr sinon de son impunité, du moins de la complaisance de ses alliés occidentaux et des errements et inconséquences de ses voisins et ennemis arabes. Qu'il s'agisse du retour aux frontières de 1967, de la politique de colonisation qui vise à rendre caduque toute solution à deux Etats, ou des conditions inacceptables qu'il entend imposer aux Palestiniens pour reprendre les négociations, avec comme seul objectif celui de faire valoir ses vues, l'Etat d'Israël a un comportement de hors-la-loi. Il viole le droit et défie la communauté internationale. En toute impunité. Aussi, après le peuple palestinien spolié de son territoire et de son droit à un Etat souverain, la communauté internationale est la première victime de l'Etat d'Israël, en ce sens que son incapacité à agir et à faire valoir la justice et le droit écorche considérablement sa crédibilité. Les capitales occidentales, au premier rang desquelles Washington, allié privilégié de Tel-Aviv, garants en quelque sorte de l'impunité d'Israël, voient aussi leur crédibilité malmenée lorsqu'elles prétendent, par exemple, œuvrer à la promotion de la démocratie en initiant ou en soutenant ouvertement les révoltes arabes. Leur crédibilité est tout aussi sujette à caution lorsqu'elles se mobilisent, imposent des embargos et menacent l'Iran au sujet de son programme nucléaire. Quelle est donc la capitale occidentale, Washington encore moins que les autres, qui s'est un jour insurgée, ou seulement interrogée, sur l'arsenal nucléaire israélien ? Washington a une responsabilité toute particulière dans le dossier israélo-palestinien, car seul à pouvoir infléchir les positions de Tel-Aviv. Mais il ne semble pas s'engager sur cette voie, en dépit des promesses du président américain au début de son premier mandat. Les Américains se sont opposés à la demande palestinienne de faire reconnaître leur Etat à l'ONU. Ils sont sur la même position de refus s'agissant de la demande que formulera ce 29 novembre devant l'Assemblée générale de l'ONU pour obtenir un statut d'Etat non membre pour la Palestine. D'ailleurs, ne faut-il pas s'interroger sur l'agression israélienne qui intervient à une encablure de ce rendez-vous que le président Mahmoud Abbas considère comme essentiel ? Par ailleurs, Leïla Shahid, la déléguée générale de l'Autorité palestinienne auprès de l'Union européenne, a estimé hier que la communauté internationale a aussi une responsabilité dans les affrontements qui opposent Israël aux Palestiniens à Gaza. Les responsabilités “sont partagées non seulement par le Hamas et Israël, mais aussi par la communauté internationale, car elle tolère depuis 45 ans une occupation militaire, insupportable pour une population palestinienne", a dénoncé Leïla Shahid sur la radio RTL. “La communauté internationale tolère cette violation inacceptable d'un Etat qui est votre meilleur client commercial, économique et diplomatique", a poursuivi la représentante palestinienne auprès de l'UE. M. A. B