Dans quelques jours, se déroulera le casting pour le renouvellement des élus locaux. Plus de 1500 communes à travers tout le pays, vont abriter de nouveaux locataires pour un bail de 5 années. Mais comme leurs aînés résidants parlementaires, ils trouveront vite de quoi s'occuper. 5 années, ce n'est pas si long que cela. Juste le temps d'apprendre les bonnes ficelles du monde des affaires. D'ailleurs, beaucoup d'entre eux ont failli à leur tâche. Pas moins de 1650 cancres parmi les élus locaux ont fait l'objet de poursuites judiciaires dans des affaires de mauvaise gestion et de corruption. Si les élus locaux n'ont pas mouillé leur maillot, il faut néanmoins reconnaître qu'ils ont amplement fait bouger le système judiciaire avec autant de bavures. Qui a dit que la commune ne crée pas d'emplois ? Le crash communal ! Et plus on avance dans le temps, plus les affaires douteuses se renforcent. Au banc des accusés, l'absence de qualification, le niveau d'instruction limité, l'inexpérience, la méconnaissance des spécificités de leur commune, l'incompétence, ou alors tout cela à la fois pour certains. En tout cas, ces innombrables inaptitudes mènent droit au mur et c'est le crash inévitable. Cependant, la question du nouveau code communal mérite d'être posée. Et si on leur accordait plus de prérogatives en matière de gestion de la commune, telles que la distribution du logement par exemple ? Est-ce que, du coup, nos élus deviendraient plus créatifs, plus entreprenants, voire plus intègres ? Les voix des urnes sont impénétrables ! La situation de nos représentants locaux telle que décrite ci-dessus est réelle certes, mais ne concerne en général que les mairies pour lesquelles des candidats ont été parachutés du jour au lendemain. C'est souvent sur les affiches électorales des partis politiques que l'on découvre pour la première fois ces têtes nouvelles, complètement inconnues des citoyens. Ces prétendants venus d'ailleurs causent d'énormes dégâts à la municipalité quand ils viennent à passer. Le malheur c'est que souvent ils passent ! Les voix des urnes sont impénétrables. Honnêtement, sur les affiches, à la radio, comme à la télévision, la majorité des femmes et des hommes que l'on découvre sont loin de symboliser le porte-drapeau que la population de toute une commune souhaiterait avoir. Look obsolète, apparence austère, discours approximatif, mal lu et sans conviction aucune. Leurs idées sont d'un autre temps et ils se présentent sans aucune feuille de route concrète, renfermant des actions à mener à l'échelle d'une commune. Bizarrement, tous leurs discours vagues, politiques et généralistes prennent des dimensions nationales, à l'échelle d'un pays, alors qu'il s'agit d'élections locales. La proximité par excellence ! Aussi, le manque de détermination et d'enthousiasme affiché nous laisse complètement insensible. Sans verve, il n'y a point d'esprit ! Dans les sociétés anglophones, on dit toujours à propos d'un émissaire : “Je le veux mieux que moi !" Carnaval fi dechra ! À l'échelle d'une commune, les nuisances sont multiples. Mais lorsqu'elles sont le fait de ceux-là mêmes qui prétendent vous représenter, ça fait désordre. Lorsqu' à quelques encablures de la date fatidique et à des heures indues, au-delà de 22h, des dizaines de voitures sillonnent nos rues à coups de klaxons et de cris hystériques de jeunes garnements recrutés pour la circonstance, il y a de quoi vous faire passer l'envie de prendre part à un tel “Carnaval fi dechra". Mais comment peut-on être si arrogant ! Cela s'est pourtant déroulé, entre autres, le week-end dernier au centre-ville de Tipasa. La proximité, c'est nettoyer d'abord devant sa porte. Et en termes de nettoyage, il y a beaucoup à faire. Mais à ce niveau de responsabilité, souvent la mairie n'a pas rempli son rôle. Et lorsque c'est sale, tout devient opaque, et dans l'opacité on ne voit plus rien. Stratégie ou simple négligence ? Tout dépendra du degré de propreté de la commune. Mais apparemment, le Président de tous les Algériens, lui, a tout vu. À l'occasion des assises nationales sur le développement local et les attentes citoyennes, Abdelaziz Bouteflika a déploré la défaillance de l'administration locale dans la prise en charge de l'Etat en matière de couverture de la demande sociale et l'amélioration des conditions de vie des citoyens. C'est vrai, les APC ont failli à leur mission, c'est indéniable. Mais quelle serait donc la part de responsabilité de l'administration centrale dans cette faillite ? Difficile à dire... mais facile à deviner ! [email protected] R. L.