L'école polytechnique d'architecture et d'urbanisme (EPAU) abrite un séminaire de deux jours, les 21 et 22 novembre, sous le thème de l'architecture de la terre. Ce séminaire entre dans le cadre du Festival culturel international de promotion des architectures de terre (Archi'terre). A son sujet, Yasmine Terki, commissaire du festival, dit : “L'objectif de ce festival est de promouvoir les architectures de terre à travers la sensibilisation de ceux qui sont les acteurs du futur de la préservation du patrimoine et de la construction." Le festival est destiné, selon Yasmine Terki, “aux étudiants des différents départements d'architecture et de génie civil, parce que ce sont eux qui vont intervenir dans le futur". L'architecture de terre est donc liée à la modernité, comme l'explique Yasmine Terki. “Les savoir-faire en matière de construction en terre (traditionnelle) se sont totalement perdus, car on n'a pas compris que la modernité ne devait pas faire fi du passé, mais au contraire elle devait se baser sur ce substrat solide que nous offre la tradition", souligne-t-elle. Le festival Archi'terre vise alors à “la sensibilisation à la production d'architecture contemporaine en terre, pour ensuite pouvoir sauvegarder le patrimoine. Il faut être capable de l'entretenir", a encore ajouté la commissaire du Festival. Pour ce faire, Yasmine Terki nous a déclaré que des ateliers d'initiation pratique ont été conçus pour initier les étudiants aux techniques de construction (voir photos: première partie, deuxième partie et vidéo). Un voyage a été également organisé pour les étudiants aux Aurès et à Biskra, afin de découvrir que les architectures de terre n'existent pas que dans le Sud algérien. Au cours du séminaire, Romain Anger, ingénieur en matériaux, et Laetitia Fontaine, ingénieur en matériaux, ont insisté sur “la formation des architectes, des ingénieurs et entrepreneurs capables de construire avec des matériaux locaux qui sont sous leurs pieds". Pour illustrer ces propos, Romain Anger a choisi l'artiste japonais Kôichi Kurita, qui réalise des œuvres qui consistent à montrer des échantillons de terre. Ses œuvres révèlent l'incroyable diversité de la palette chromatique de la terre. La philosophie d'ailleurs de cet artiste est “pour les gens qui disent que la terre est sale, le pouvoir de l'art est de les faire changer d'avis sur la beauté de la terre". Par la suite, les deux intervenants ont présenté des innovations qui existent en béton comme la “passerelle de la paix" réalisée à Séoul, en Corée du Sud, par Rudy Ricciotti. A ce sujet, ils affirment que les bétons utilisés sont des bétons imaginés par des chercheurs grâce aux propriétés biochimiques du béton. Peu après, Wilfredo Carazas Aedo a expliqué comment on peut construire en adobe. “La production d'adobe est basée sur le principe de moulage (une action mécanique : tassement) d'une terre préparée à l'état hydrique : plastique, séchée naturellement sur le soleil. La quantité d'eau nécessaire est d'environ 20 à 25% du volume de la terre sèche", a-t-il soutenu. I.A