Après Tlemcen, l'exposition «De Terre et d'Argile» arrive à Alger. Elle est, depuis hier, ouverte au public jusqu'au 17 décembre 2012 à l'Esplanade Riad El Feth à la faveur du 1er Festival culturel international de promotion des architectures de terre «Archi'terre». Sur 1925 m2, sous un chapiteau blanc, des œuvres d'architecture de terre, des décorations murales, des photos et des objets d'artisanat sont présentés au public. Sur place, des artistes venus du Touat-Gourara et de Kabylie réaliseront des décorations en terre. D'autres artistes originaires de la Mauritanie, du Niger, du Burkina Faso, de France et du Portugal en feront de même. Venues de Sidi Simiane, les artisanes Cherifa Boudjemal, Fatma Kharoubi, Amina Meziani et Yamina Zerkaoui présentent les jarres en terre crue particulières à ce village de la région de Cherchell. Le public pourra découvrir aussi des sables d'une vingtaine de couleurs, une mappemonde sur l'inventaire des sites bâtis en terre inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco, des images des cinq villes qui constituent la pentapole de la vallée du M'zab (seuls ksour algériens inscrits sur la liste de l'Unesco), des photos et dessins illustrant les quatre techniques traditionnelles de construction en terre les plus connues (l'adobe, le torchis le pisé et la bauge), une série de photos aériennes et terrestres de 13 ksour en pierre algériens, réalisées par Kays Djillali. Selon Yasmine Terki, commissaire de l'exposition, des étudiants de l'Epau (Ecole polytechnique d'architecture et d'urbanisme) d'Alger et des Universités de Blida et de Tizi Ouzou seront invités à assister à des ateliers pratiques et des conférences parallèlement à l'exposition. «Nous essayons d'impliquer le maximum des futurs intervenants sur l'architecture de la terre, à savoir les architectes et les ingénieurs. C'est aussi une façon de promouvoir l'architecture de la terre au grand public. Il est important de changer la vision par rapport à ce type d'architecture. Les gens ont une vision archaïque. Certains pensent que la modernité ne peut composer avec la tradition, alors que les traditions ne sont autres qu'une modernité ancienne. On a cru qu'il fallait innover pour être moderne. L'innovation signifie apporter quelque chose de nouveau à quelque chose qui se construit depuis des générations», a estimé Yasmine Terki. D'après elle, des architectes étrangers spécialisés en architecture de la terre vont animer des conférences et des débats à l'Epau. «Si on ne va pas vers les étudiants, ils ne viennent pas vers nous. C'est pour cela que nous avons décidé d'aller vers l'Ecole d'Alger», a-t-elle ajouté. L'architecte français André Ravéreau, auteur notamment du livre Le M'Zab, une leçon d'architecture et premier architecte des monuments historiques en Algérie après l'indépendance, sera l'invité d'honneur du festival. La prochaine édition du festival se tiendra en avril 2013.