Les fugitifs ont été arrêtés quelques heures plus tard. Le centre-ville de Skikda a vécu un week-end mouvementé. Tous les regards étaient braqués sur la Vieille ville, où on a vite compris qu'une chose grave se passait dans la prison. Jusqu'à hier matin, des cris intelligibles fusaient de la vieille bâtisse alors que les alentours d'El-Habs étaient animés d'une agitation pas coutumière. Ainsi, jeudi dernier en début de soirée, à 18h45, deux prisonniers détenus à la vieille prison du centre-ville de Skikda ont réussi à s'évader au péril de leur vie. Selon une source sûre, profitant des travaux d'aménagement que subit cette prison datant de plus d'un siècle, les deux détenus, des repris de justice, ont perforé le plafond de la salle 1. Arrivés sur le toit, ils firent deux sauts difficiles et périlleux de 3 mètres chacun pour atteindre le chemin de ronde qui leur permit de sortir de la prison. Malgré leurs graves blessures, aux bras et aux jambes, ils réussiront à s'enfuir profitant de l'effet de surprise, de la pénombre et de l'état de confusion qui y régnait. En effet, parallèlement à cette évasion, une soixantaine de détenus a investi la salle 1, pour tenter une mutinerie. La prison est passée alors sous le contrôle des prisonniers déchaînés. Les mutins ne furent maîtrisés qu'hier en fin de matinée, avec l'intervention énergique des forces de l'ordre qui ont pris d'assaut la prison à coups de bombes lacrymogènes. Au moment où nous mettons sous presse, on ne sait toujours pas si les deux actions, mutinerie et évasion, font partie d'un même plan, ou s'il s'agit d'actions séparées. Toutefois, la cavale des deux fugitifs a été courte. Selon les déclarations du procureur général près la cour de Skikda, l'un des deux fugitifs a été capturé au niveau de l'hôpital de Skikda, la nuit de son évasion, tandis que le second a été cueilli, hier, vers 11heurs, à la cité populaire de Medj-Edib.Toujours, selon le procureur général, aucun blessé n'est à déplorer, aussi bien du côté des mutins que de celui des forces d'intervention. Z. R.