La tranche d'âge de ces candidats au suicide se situe entre 9 et 16 ans avec une prévalence chez les filles. Dans ce contexte, sur les 39 cas enregistrés figurent 34 jeunes filles. Le phénomène du suicide n'est pas “endémique" à certaines régions du pays, comme le démontre la presse nationale qui se réfère à des faits malheureusement avérés. Des études scientifiques sur le suicide ont été menées en corrélation de deux données de base, à savoir l'arrivée depuis quelques années des drogues dures et le passage de l'Algérie de simple pays de transit à celui de consommateur. À ce sujet, une étude inédite a été menée à Oran par le laboratoire de recherche en accidentologie pédiatrique du CHUO, qui a ciblé 39 cas de suicide incontestable. Les chercheurs ont dû passer au peigne fin plus de 3500 dossiers d'admission pour déceler 39 cas de tentative de suicide entre janvier 2006 et fin 2011. La tranche d'âge de ces candidats au suicide se situe entre 9 et 16 ans avec une prévalence chez les filles. Dans ce contexte, sur les 39 cas enregistrés figurent 34 jeunes filles. L'étude a conclu également que le mode de tentative de suicide concerne en premier lieu les médicaments (29%), suivis des insecticides et des détergents. L'étude porte aussi sur “l'événement déclenchant" qui recense 64% qui sont dus essentiellement à des conflits familiaux. Dans le même ordre d'idées, 15% des cas de tentatives de suicide sont provoqués par le divorce. Cette étude aura eu le mérite de jeter les jalons d'une banque de données jusque-là inexistante. Toutefois, en dépit des référents religieux et culturels, les tentatives de suicide constituent une sonnette d'alarme à l'effet d'une prise en charge efficiente. Nous apprenons qu'une autre étude effectuée par une équipe de chercheurs à Blida affirme la prévalence des tentatives de suicide chez les femmes plus que les hommes. L'acte du suicide reflète la réalité de la société algérienne qui touche de plein fouet les jeunes âgés entre 18 et 35 ans dont les célibataires. En résumé, les psychiatres s'accordent à dire que le suicide est un comportement social que l'on doit prévenir. En attendant, les initiatives des pouvoirs publics pour mettre en place une véritable politique de prévention, les spécialistes en la matière insistent sur la nécessité de libérer le débat sur cette question restée taboue. Dans le domaine de la psychiatrie, l'Algérie s'installe au second rang de l'espace francophone après la France. K. R-I