Les deux parties ont décidé de suspendre les travaux, aux environs de 21h, sur demande des délégués du mouvement citoyen, pour permettre à ces derniers de se concerter. La délégation de onze représentants, dépêchée par la coordination Interwilayas du mouvement citoyen des archs de Kabylie, a été reçue, hier, en début d'après-midi, par le chef du gouvernement, M. Ahmed Ouyahia, pour une rencontre qui doit porter sur la préparation du terrain à la mise en œuvre de la plate-forme d'El-Kseur, à travers la prise en charge des “incidences” induites par les évènements douloureux qu'a connus la région depuis 2001. Les délégués, mandatés par la coordination Interwilayas tenue à Boudjellil, dans la wilaya de Béjaïa, sont arrivés au Palais du gouvernement aux environs de 14h par petits groupes, avant de rallier la salle de réunion se trouvant dans l'annexe du siège du gouvernement. La réunion a duré plusieurs heures et elle s'est prolongée jusque dans la soirée. D'ailleurs, au moment où nous mettons sous presse, aucune information n'a filtré sur la teneur des discussions, entre les délégués du mouvement citoyen et le représentant des pouvoirs publics et sur les éventuels résultats de la rencontre. Nous avons, toutefois, appris que les deux parties ont décidé de suspendre les travaux aux environs de 21h sur demande des délégués, pour leur permettre de “se concerter”, selon les propres propos d'un des émissaires contactés par nos soins. Ce dernier a, toutefois, refusé de révéler un quelconque détail sur les motifs de cette concertation. La réunion devait donc reprendre pour ne finir que tardivement. C'est en tout cas, le premier contact direct et officiel enregistré entre le mouvement des archs de Kabylie et les représentants du pouvoir, en dehors, bien sûr, du processus de dialogue “taïwan”, initié par Ali Benflis, alors chef de gouvernement, qui n'a pu mettre fin à la situation grave que traverse cette région du pays depuis l'éclatement des évènements au mois d'avril 2001. Ouyahia, qui a multiplié, ces derniers mois, les appels au dialogue avec les représentants des archs, va-t-il réussir là où son prédécesseur a lamentablement échoué ? ce premier contact entre les deux parties permettra, en effet, de jauger les intentions du pouvoir politique quant au sort qu'il réserve à la crise de Kabylie. Et bien sûr, la réussite ou l'échec de cette énième initiative dépendra de la volonté de l'Exécutif dirigé par Bouteflika à régler une bonne fois pour toutes ce problème qui commence à peser sérieusement sur la vie nationale. Et c'est à travers les résultats de cette première prise de contact qu'on saura si les deux parties vont aller loin dans le processus de dialogue enclenché. H. S.