Le dinar s'est, en revanche, raffermi par rapport au dollar. “La position excédentaire de la balance des échanges commerciaux extérieurs de marchandises a contribué à varier positivement les réserves brutes de change, dont le niveau est passé de 21,495 milliards de dollars à fin septembre 2002 à 30,103 milliards de dollars à fin septembre 2003”, relève une note de conjoncture publiée par le ministère des finances. Les importations à fin septembre 2003 se sont élevées à 9,52 milliards de dollars, contre 8,893 milliards à fin septembre 2002, affichant ainsi une progression en valeur de 7%. Un léger recul de la part des produits alimentaires dans la structure des importations a été constaté. Ce recul est imputable principalement à la baisse des importations des blés, des laits et dérivés, du sucre et des légumes secs dont les régressions respectives ont été de 13%, de 7%, de 6% et de 3%. Sous le double effet de l'évolution des prix et des volumes (+8,1%), les exportations d'hydrocarbures ont progressé de 36%, se situant à 17,227 milliards de dollars à fin septembre 2003, contre 12,639 milliards de dollars à fin septembre 2002. Le prix nominal moyen de pétrole brut s'est raffermi de 17%, passant de 24,4 dollars le baril à fin septembre 2002 à 28,7 dollars le baril à fin septembre 2003. Les exportations hors hydrocarbures ont, par contre, baissé de 11%, cumulant à fin septembre 2003 un revenu de 510 millions de dollars, contre 572 millions de dollars à fin septembre 2002. L'exploitation des statistiques douanières révèle que la baisse constatée est imputable principalement au net recul des exportations des biens d'équipement agricole et industriel dont les régressions ont été respectivement de 93% et de 36%. Au plan global, les exportations se sont élevées à 17,738 milliards de dollars, situant la progression de ces flux à 34%. Ces mouvements commerciaux, rapportés aux flux à l'importation qui ne se sont accrus que de 7% expliquent le doublement de l'excédent de la balance commerciale dont le solde est passé de 4,319 milliards de dollars à fin septembre 2002 à 8,217 milliards de dollars à fin septembre 2003. Recettes budgétaires “Les recettes budgétaires ont enregistré, au cours des neuf premiers mois 2003, une hausse de 245,8 milliards de DA par rapport à la même période de l'année précédente. Cette plus-value aurait été plus importante n'était la baisse des ressources ordinaires qui l'a érodée de 7,4 milliards de DA”, relève la note de conjoncture publiée par le ministère des finances. En effet, l'accroissement des recettes budgétaires provient principalement de l'évolution du produit budgétisé de la fiscalité pétrolière (+253,2 milliards de DA). Ce produit, représentant les 2/3 des recettes budgétaires, a évolué de 43,3% entre les deux périodes considérées. Les ressources ordinaires, constituées principalement des recettes fiscales (85%), ont baissé de 1,6%, passant ainsi de 450,2 milliards de DA à fin septembre 2002 à 442,8 milliards de DA à fin septembre 2003. Les produits des douanes en augmentation de 12% sont passés de 92,5 milliards de DA à 103,6 milliards de DA entre les neuf premiers mois de 2002 et de 2003. Le produit de l'impôt sur les affaires a progressé de 10,5%, passant de 156,6 milliards de DA au cours des neuf premiers mois 2002 à 173,1 milliards de DA au cours des neuf premiers mois 2003. Cette progression a été tirée principalement par l'augmentation du produit de la TVA sur les importations (+20,0%) qui représente les 2/5 des produits des impôts sur les affaires. Les contributions directes se sont établies, à fin septembre 2003, à 85,5 milliards de DA, soit +9,8% par rapport au montant encaissé à fin septembre 2002. La progression constatée a été générée essentiellement par le produit de l'impôt sur le revenu global des salariés (+20,7%) suite à la revalorisation des salaires et indemnités des corps spécifiques intervenue au dernier trimestre 2002. En revanche, le produit de l'impôt sur le revenu global des non-salariés s'est stabilisé à son niveau atteint au cours des neuf premiers mois 2002, soit une baisse de 1%. En termes de décaissement, les dépenses budgétaires ont enregistré, au cours des neuf premiers mois 2003, une hausse de 184,0 milliards de DA par rapport à la même période de l'année précédente. Ce niveau de dépenses supplémentaires est imputable aussi bien à l'évolution des dépenses de fonctionnement qu'à celle de l'équipement qui ont progressé respectivement de 12,5% (+94,4 milliards de DA) et 28,9% (+89,5 milliards de DA) par rapport aux neuf premiers mois de 2002. Inflation Le rythme de variation des indices des prix à la consommation s'est ralenti au cours des neuf premiers mois 2003, par comparaison à la même période 2002. En moyenne annuelle, la variation de l'indice des prix à la consommation s'est située à 1,8% à fin septembre 2003 contre 2,2% à fin septembre 2002, soit un rythme d'évolution des prix à la consommation inférieur de 0,4 point de pourcentage. Cependant, il faut noter que comparativement au premier et au second trimestre 2003, une reprise de l'inflation est enregistrée au cours du troisième trimestre 2003. En effet, le taux d'inflation s'est situé en moyenne à 1,3% au premier trimestre 2003, +0,76% au second trimestre 2003 et +1,8% au troisième trimestre 2003. L'analyse de l'indice des prix à la consommation par groupe de produits montre que l'inflation au cours des neuf premiers mois 2003 a été tirée principalement par le groupe des produits alimentaires (+2,7%) et le groupe des transports et communication (+3,7%). elle a été légèrement atténuée par les groupes de produits habillement et chaussures (-0,1%) ainsi que meubles et articles d'ameublement (-0,5%). Le taux de change La tendance enregistrée au cours du premier semestre de l'année en cours, caractérisée, d'une part, par la stabilité du dollar et, d'autre part, par l'appréciation de l'euro, a amorcé, à partir de juillet 2003, un changement en faveur du dinar. Une légère appréciation de la monnaie nationale par rapport au dollar au cours des neuf premiers mois 2003 (+0,85%) contre une quasi-stabilité au cours du premier semestre 2003 (-0,13%) a été enregistrée. Par rapport à l'euro, on note une inflexion de la dépréciation du dinar dans la mesure où cette dépréciation est passée de 19% au premier semestre 2003 à 16% au cours des neuf premiers mois de l'année 2003, soit un recul de la dépréciation de 3 points de pourcentage. Croissance industrielle La production industrielle, hors hydrocarbures, du secteur public a enregistré, durant les neuf premiers mois 2003, une stabilité (-0,3%) par rapport à la même période de 2002. Cette évolution est due aux mauvaises performances enregistrées au cours du troisième trimestre de l'année 2003 par les industries manufacturières. Contrairement à la situation des industries manufacturières, l'énergie et les mines et carrières continuent d'enregistrer des croissances avec respectivement 7,1% et 3,4% pour les neuf premiers mois de l'année. La croissance du secteur des hydrocarbures a été de 6,4% pour les neuf premiers mois de l'année 2003, tirée essentiellement par la production de la branche pétrole brut et gaz naturel (+8,5%). Cette évolution a permis à l'indice général de la production industrielle d'atteindre une croissance positive de 1,7% pour les neuf premiers mois de l'année 2003, comparativement à la même période de 2002. M. R.