La faiblesse des exportations hors hydrocarbures constitue une vulnérabilité. “L'évolution des principaux indicateurs de la balance des paiements extérieurs et de la dette extérieure, au cours du second semestre 2004 tout comme au premier semestre de la même année, confirme la bonne viabilité de la balance des paiements et la solidité marquée de la position des réserves officielles de change”. C'et ce qui ressort d'une note de conjoncture qui met en exergue “l'emballement des importations de marchandises” comme principale caractéristique de la balance des paiements courants au cours des deux semestres de 2004. Les importations des services enregistrent également une tendance haussière celles-ci ayant atteint 4,2 milliards de dollars en 2004, dont 2,6 milliards de dollars au second semestre, contre 2,9 milliards de dollars en 2003 et 2,4 milliards de dollars en 2000. “L'emballement des importations de marchandises et l'élargissement tendanciel du déficit du poste des services nets font émerger l'acuité de la question de la compétitivité externe de l'économie nationale, à mesure que la poursuite de l'ouverture s'inscrit dans la perspective de l'entrée en vigueur de l'accord d'association avec l'Union européenne et de l'adhésion à l'Organisation mondiale du commerce”, précise la Banque d'Algérie. La faiblesse structurelle des exportations hors hydrocarbures “émerge comme vulnérabilité”. La Banque d'Algérie souligne que la bonne viabilité de la balance des paiements extérieurs est bien reflétée par l'accumulation soutenue des réserves officielles de change qui ont atteint 43,1 milliards de dollars à fin décembre 2004. Elle évoque la poursuite de sa politique de stabilisation du taux de change effectif réel du dinar dans un contexte caractérisé par de grandes fluctuations du taux de change euro/dollar sur les marchés de change internationaux depuis mi-2003. “Dans le cadre du régime de flottement dirigé du taux de change mis en place à partir de 1996, la Banque d'Algérie intervient sur le marché interbancaire des changes avec une offre de devises potentielle nettement consolidée et une demande en relative augmentation au cours de l'année 2004”, explique le document. L'effet négatif des fluctuations des principales devises (dollar/euro) sur les marchés de change internationaux sur l'économie nationale est resté limité, grâce à la gestion prudente des réserves de change menée par la Banque d'Algérie. Le cours dinar/dollar s'est situé à 72,61 dinars pour un dollar à fin décembre 2004, soit le même cours de change que celui à fin décembre 2003 (72,61 dinars pour un dollar). Le cours dinar/euro était passé de 91,27 à fin décembre 2003 à 98,95 à fin décembre 2004, correspondant à une envolée de l'euro par rapport au dollar au 4e trimestre de l'année 2004. Le ratio de la dette extérieure par rapport au produit intérieur brut est tombé à 26% en 2004, alors qu'il était de 35% en 2003 et 47% en 2000. Enfin, le ratio de la dette publique (dette extérieure et dette intérieure) sur le produit intérieur brut est en deçà de 40% en 2004. “Ces indicateurs témoignent de la soutenabilité de la dette extérieure”, note la Banque d'Algérie. La capacité de financement du Trésor s'est donc accrue de 74% en 2004 ce qui réduit, explique la Banque d'Algérie, “la vulnérabilité de la sphère budgétaire au choc externe”. Cela permet, précise-t-elle “d'assurer le nécessaire financement d'infrastructures publiques en l'absence d'effet d'éviction, tout en contribuant à une plus grande soutenabilité de la dette publique”. La Banque d'Algérie relève la faiblesse du niveau d'intermédiation bancaire en Algérie, en termes d'allocation des ressources. La Banque d'Algérie souligne qu'une telle stabilité monétaire “est bien propice pour une amélioration soutenue des ratios d'intermédiation bancaire, à travers une bonne reprise des crédits à l'économie orientée vers l'investissement productif, les PME et l'habitat”. M. R.