Le gouvernement, sommé de tenir l'engagement du président de la République de construire 1,2 million de logements avant 2014, a adopté une nouvelle stratégie, en optant pour la diversification des partenariats avec des entreprises étrangères. Objectif : accélérer le rythme de réalisation et améliorer la qualité. Hier, à l'hôtel Mazafran, des ateliers de travail ont regroupé 13 entreprises algériennes publiques de SGP-Indjab et des entreprises espagnoles spécialisées dans le bâtiment pour définir les modalités de mise en œuvre de sociétés mixtes, “selon la règle des 51-49%". “Les discussions pourraient être couronnées par la signature de trois à quatre protocoles d'accord et les sociétés mixtes créées devraient être opérationnelles dès la fin du mois de décembre ou début janvier 2013", a expliqué M. Hasbellaoui de SGP-Indjab cité par l'APS. Ces sociétés mixtes bénéficieront d'allégements fiscaux et parafiscaux et des frais de douane accordés par l'Agence nationale de développement de l'investissement (Andi) à ce type de sociétés. Un quota de 10 000 à 15 000 logements sera réservé à chaque partenaire, et les travaux de construction débuteront au premier semestre 2013 avec un programme de 1 000 logements, a indiqué M. Hasbellaoui. Pour rappel, un accord cadre. Un accord cadre portant sur la création de sociétés mixtes algéro-espagnoles pour la réalisation en Algérie de quelque 50 000 logements sur deux ans a été signé le 5 novembre dernier par le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Abdelmadjid Tebboune, et le secrétaire d'Etat espagnol à l'Equipement, au Transport et à l'Habitat, Raphael Katalo Polo. Un accord similaire a également été signé avec le Portugal. Ces accords portent sur la création des joint-ventures, conformément aux dispositions de la règle des 51-49% du capital, pour la réalisation d'au moins 50 000 logements. “Nous allons travailler sur la même ligne pour conclure des accords du même type avec d'autres pays", avait indiqué le ministre, soulignant que “l'Algérie n'est pas intéressée par des partenariats avec des entreprises qui se contentent de réaliser certains projets et partir avec notre argent, mais plutôt avec des partenaires solides qui s'installent ici pour une longue durée, ce qui permettra la formation de nos jeunes, avec un transfert de leur savoir-faire". D'autres accords pourraient être signés avec l'Italie et la France. Les ambassadeurs italien et français à Alger, reçus par le ministre de l'Habitat, ont affirmé la disposition de leurs pays à participer à la réalisation des projets de logements en Algérie. En optant pour le gré à gré, le gouvernement veut faciliter aux entreprises européennes l'accès au marché de la construction de logement, qui jusque-là est dominé par les entreprises chinoises, en raison des prix bas du mètre carré bâti proposés. Certains chantiers confiés à des entreprises chinoises accusent beaucoup de retard, alors que d'autres réalisés sont de mauvaise qualité. Les entreprises européennes jugent, pour leur part, le prix du mètre carré pratiqué en Algérie trop bas et donc pas intéressant. Mais ce ne sont pas seulement les entreprises européennes qui s'intéressent au marché algérien. Les Américains aussi veulent conclure des partenariats avec des opérateurs algériens pour réaliser une partie du programme de logements publics. “Une délégation américaine, composée de trois consortiums, est venue en Algérie pour conclure des partenariats avec notamment des opérateurs algériens afin de réaliser une partie du programme de logements publics, selon les spécificités et normes algériennes", a déclaré, hier, à la presse le président du conseil d'affaires algéro-américain, M. Smaïl Chikhoune. M. R.