Réunis samedi dernier, 17 représentants de fédérations sportives et certains membres du comité exécutif du COA ont demandé le départ de l'actuelle direction du COA et non pas seulement du président Hanifi, comme cela avait été réclamé lors de la dernière assemblée générale ordinaire du COA, tenue le 24 novembre dernier. “Nous sommes face à une situation inédite où la direction actuelle ne veut pas partir, alors qu'elle fait l'objet d'un retrait de confiance de la majorité de la composante de l'assemblée générale du COA qui, à mon sens, est souveraine. C'est une situation de non-droit absolument arbitraire. Nous avons donc décidé de réitérer cette décision de retrait de confiance, histoire de mettre tout le monde devant ses responsabilités, y compris les pouvoirs publics", confie un président de fédération. Et d'ajouter : “J'espère que la raison finira par l'emporter par le départ de tout le comité exécutif du COA afin d'ouvrir la voie, dans des conditions sereines, aux prochaines élections du COA, prévues en 2013, à la fin de l'opération de renouvellement des fédérations sportives. Il faut savoir, en effet, que le scrutin du COA ne peut pas avoir lieu avant l'élection des nouveaux présidents des fédérations sportives. C'est à eux que va échoir la responsabilité de choisir la nouvelle direction du COA. À ce titre, l'AG du COA peut désigner trois ou quatre membres pour gérer les affaires courantes en attendant l'échéance des élections." Reste à savoir maintenant comment le président Hanifi et le comité exécutif du COA vont réagir à cette nouvelle donne. Hanifi avait déjà déclaré qu'un départ de tout le comité exécutif du COA, exigée par l'AG, serait logique dans la situation actuelle. “Je suis d'accord avec la démission de l'ensemble du comité exécutif, car notre responsabilité est collégiale", avait-il assuré à Liberté au lendemain de l'AG houleuse du COA du 24 novembre dernier. En attendant les nouvelles orientations du CIO Quant au comité exécutif, il avait refusé de jeter l'éponge, arguant que Hanifi est seul responsable de la situation actuelle du COA. “Quand on retire sa confiance au P-DG d'une boîte, cela ne veut pas dire que c'est tout le conseil d'administration qui doit partir", se sont défendus ses membres. Le 24 novembre dernier, l'assemblée générale du Comité olympique algérien, dans une session ordinaire, avait rejeté à une écrasante majorité le bilan moral présenté par le Dr Hanifi (85 voix contre, 5 abstentions et 3 pour). En revanche, les membres de l'AG ont approuvé le bilan financier (62 voix contre, 2 non et 8 abstentions). Justement à propos de cette AG ordinaire, le président Hanifi a adressé dimanche le rapport des travaux au Comité olympique international (CIO). Un rapport qui, selon notre source, n'évoque pas le retrait de confiance de l'AG à la direction du COA. Le CIO doit donner ses nouvelles orientations afin de débloquer la situation au sein du COA algérien. Au mois de novembre dernier, le CIO avait déjà pressé le président Hanifi d'organiser l'AG et de régler au plus vite le conflit avec son comité exécutif. C'est à la lumière donc de la réponse du CIO que les choses pourrait s'éclaircir au sujet de l'AG extraordinaire que Hanifi refuse toujours de convoquer. Au cours des mêmes travaux de l'AG ordinaire, les membres de l'assemblée générale du COA ont voté à une écrasante majorité également la dissolution de l'actuelle composante du Tribunal arbitral du sport (TAS) présidé par M. Benbelkacem. 67 membres ont voté pour cette dissolution, proposée par la Fédération algérienne de football. Le président du Tribunal algérien de règlement des litiges sportifs (TARLS), maître Farid Benbelkacem, s'est élevé dimanche contre la décision de dissoudre la composante de l'instance qu'il dirige par les membres de l'assemblée générale ordinaire du COA, la qualifiant de “complot immoral". “Le TARLS dérange. Certaines fédérations veulent être au-dessus des lois de la République. Nos décisions n'ont pas été du goût de quelques responsables qui ont manigancé un complot immoral contre l'instance que je préside", a déploré Benbelkacem lors d'une conférence de presse tenue au siège du COA à Ben Aknoun. La FAF répond au TAS Dans un communiqué publié sur son site internet, la FAF rétorque : “La récente décision de l'assemblée générale du Comité olympique algérien de dissoudre la composante humaine du Tribunal de règlement des litiges sportifs n'a rien d'illégal, contrairement aux allégations de l'ex-président du TAS. Le Comité olympique algérien devait en effet renouveler la composante humaine du TAS, et c'est son droit. Et à cet effet, il fallait mettre fin aux fonctions des membres de l'équipe qui était en place. L'ex-président du TAS affirme qu'aucune fédération “majeure" ne lui a produit les cinq arbitres, ce qui est inexact, pour ne pas dire faux. La FAF possède un accusé de réception prouvant qu'elle lui a effectivement adressé une liste de cinq arbitres, ainsi qu'une copie de la circulaire 1010 de la FIFA rappelant les règles obligatoires de l'arbitrage. L'assemblée générale du COA était en droit de procéder ainsi aux fins de remplacer la composante humaine du TAS, au motif simple que ce dernier a agi en dehors de la légalité, se permettant de puiser des experts en dehors des structures sportives et de ne pas juger les affaires, conformément aux règles de l'arbitrage et aux statuts et règlements de chacune des fédérations sportives. Et c'est là où réside l'illégalité de son initiative, ce qui est inacceptable, d'où la dissolution prononcée à bon droit par l'assemblée générale du COA. La FAF et les autres fédérations sportives n'ont jamais contesté la nature juridique du TAS ni son autonomie. L'autonomie dont le TAS se prévaut ne peut l'autoriser pour autant à agir en dehors des règlements qui le régissent et de la pratique connue des règles de l'arbitrage. En résumé, l'écrasante majorité des membres de l'assemblée générale du COA visait principalement la seule dissolution de la composante humaine du TAS, sinon cette décision serait un non-sens, puisque le TAS est créé par la loi. En fait, l'ex-président du TAS, qui a toujours géré seul et à sa guise et hors des statuts et règlements des fédérations sportives, tente en vain de se justifier et semble vouloir s'accrocher à ce poste, alors qu'il a été désavoué par l'écrasante majorité de l'assemblée générale souveraine du Comité olympique algérien, lit-on dans le communiqué de la FAF. S. L.