L'assistance n'avait d'yeux que pour les musiciens qui ont subjugué cette assistance tout au long du spectacle. La quatrième édition du festival culturel international de musique symphonique attire tous les soirs une grande foule. Depuis l'inauguration jeudi dernier, la salle du Théâtre national d'Alger est l'hôte des passionnés de la musique classique. La vulgarisation de ce genre musical touche un public de tout âge, adultes, adolescents et enfants. Le TNA était plein à craquer, l'assistance n'avait d'yeux que pour les musiciens qui ont subjugué cette assistance tout au long du spectacle. Comme un voyage gratuit, la soirée de dimanche a permis à la salle de faire un petit tour au Japon, en Suisse, en Turquie et en Ukraine. Ces musiciens, formés dans de prestigieuses écoles, ont repris des morceaux connus et moins connus de plusieurs compositeurs de renom de la musique classique. Mais le virtuose qui revient le plus cette année est l'Allemand Beethoven, un hommage lui a été rendu par plusieurs orchestres, notamment à l'ouverture du festival et, prochainement, pour la clôture (le 12 décembre). La première escale de cette soirée a débuté à 18h30, en direction du Japon. Cinq musiciens (violon, clarinette, hautbois, flûte et piano) se sont produits en duo ou en quartet pour interpréter “Fantasy" pour flûte et piano d'Ishikawa. Le dernier morceau, “Caprice sur des airs danois et russes" de Camille-Saint Saens, était un pur moment de détente. La clarinettiste Chikado Kondo, le flûtiste Morio Kitagawa, le hautboïste Jun Saotome et le pianiste Toshiki Usui ont joué avec tendresse et gaîté en offrant un pur moment de plaisir et de découverte. Avant l'atterrissage en Ukraine, deux escales ont été réalisées, la première en Suisse, où l'Ensemble Contrechamps s'est produit aux côtés de la soprano Melody Louledjian. Composé de trois actes, ce concert de trente minutes a vu huit musiciens défiler sur les planches du TNA. Sur cette prestation, les avis étaient mitigés. Mais tout le monde restait attentif à l'exercice de la mezzo-soprano accompagné par une guitare, un piano et un marimba sur “un poème de Pablo Neruda". La deuxième partie était un petit duo de “Six poèmes de Guillaume Apollinaire" pour voix et piano du compositeur suisse Arthur Honegger. Rendant hommage à ce compositeur suisse, l'Ensemble Contrechamps a repris “Trois fragments" extraits des “Pâques à New York" de Blaise Cendrars avec la mezzo-soprano et un quatuor à cordes. Cet ensemble, venu de Suisse et composé de trente musiciens (seulement huit ont participé au festival), a enregistré une vingtaine de disques et a travaillé avec de nombreux compositeurs comme George Benjamin et William Blank. Suite à cette escale, le public algérois s'est dirigé vers une nouvelle destination : la Turquie avec Ankara University Soloists Chamber Ensemble. Le quartet à cordes (violon, alto et violoncelle) a réalisé une jolie performance sur “Curve" de K. Ince, “Dün Korkusu" (La peur du passé) d'O. Türkmen et “Quartette" de M. Karabey. Dernier voyage : l'Ukraine, avec l'Ensemble des solistes de l'orchestre symphonique de la Radio nationale d'Ukraine. Quatorze musiciens, des virtuoses et des responsables des groupes d'orchestre (créé en 2008), visent à “améliorer la maestria des musiciens, la maîtrise d'interprétation et trouver de nouvelles possibilités de l'expression créative". Ils ont, au bonheur des mélomanes, interprété pour cette quatrième édition des classiques de Mozart, de Bach et de Tchaïkovsky sous la direction du chef d'orchestre Volodymyr Sheiko. Ces rendez-vous, devenus incontournables pour les avertis de la musique classique, sont une belle évasion de découverte et de voyage. H M