Les travailleurs de l'Entreprise de réparation navale (Erenav) à Béjaïa sont à leur 6e jour de grève ; ils protestent contre le licenciement, jugé arbitraire, de trois de leurs collègues. Il s'agit de syndicalistes, qui ont géré la grève de 23 jours au mois d'avril dernier. Pour le personnel de l'Erenav, ces notifications de licenciement ne visent qu'à sanctionner des représentants des travailleurs, qui ont défendu les intérêts moraux et matériels de ceux-ci. Le conflit risque alors de s'enliser. Six jours après, les protestataires, quelque 250 pères de famille, ont durci leur mouvement. Comment ? En fermant l'accès de l'entreprise aux dirigeants ; ils menacent en outre de radicaliser davantage le mouvement si aucune volonté de dialogue n'est manifestée. Occasion pour l'Union de wilaya de Béjaïa de déplorer la situation syndicale, jugée peu reluisante dans cette wilaya. Les membres de cette instance ont déploré le fait que le DG de l'Erenav a pris des décisions, jugées irréfléchies, à l'encontre de quatre cadres syndicaux : trois membres du bureau du conseil syndical ont été licenciés, le quatrième a été rétrogradé pour avoir accompagné les travailleurs dans leur mouvement. Les travailleurs de l'Erenav, s'est interrogé le rédacteur de la déclaration-appel, n'avaient-ils pas le droit de revendiquer l'alignement de leurs salaires sur ceux de leurs camarades des autres unités, qui assurent les mêmes fonctions ? à revendiquer un statut de titulaire après plusieurs années de contractualisation (conformément à la loi) ou demander des promotions conformément à leur convention collective ? Le conflit en cours à l'Erenav n'a pas manqué de rappeler un autre mouvement social sur lequel il y avait une sorte de chape de plomb : la grève, qui sévit depuis huit mois, au sein de l'Entreprise de travaux routiers (ETR). Cette grève, qui avait coïncidé avec le mouvement social dans le secteur privé, n'avait pas suscité la même solidarité que celle témoignée à leurs collègues du privé, largement couverte par la presse. “Quel est le devenir des 35 pères de famille qui ont sué pendant plusieurs années pour maintenir debout cette entreprise ?" Devant cette situation, le secrétariat de l'Union de wilaya, élargi aux secrétaires généraux des unions locales, appelle tous les cadres syndicaux de la wilaya à assister à la conférence de wilaya, qui aura lieu le 13 décembre, pour débattre de la situation syndicale et prendre les mesures adéquates. M. O