“Notre avenir dépend de notre capacité à nous extraire du cadre conventionnel pour changer de perspective et imaginer ensemble des voies nouvelles, créatrices de valeurs." L'agence de communication Allégorie qui a, organisé, hier à l'hôtel El-Aurassi (Alger) la conférence Fikra, en partenariat avec Djezzy, a montré la voie de ce que peut être le débat en Algérie. Fikra, la première conférence algérienne dédiée à la promotion et à la valorisation d'idées d'avenir, a regroupé un panel d'intervenants prestigieux : Chérif Rahmani, ministre de l'Industrie, Réda Hamiani, président du Forum des chefs d'entreprise, Mustapha Chérif, ancien ministre et ancien ambassadeur, Vincenzo Nesci, P-DG de Djezzy, Hassen Khelifati, DG d'Alliance Assurance, Slim Othmani de NCA et Behdja Rahal qui a raconté sa passion pour la nouba... Une formidable caisse de résonance “dans laquelle se retrouvent des personnes dynamiques en recherche d'inspiration, d'opportunité, de networking, et donc d'avenir !" Mais au-delà des réussites individuelles “qui fleurissent, notre réussite collective est menacée", estime Toufik Lerari, cofondateur d'Allégorie. “Nous vivons dans un monde qui change, s'accélère et se complexifie", souligne le responsable de l'agence de communication Allégorie. “Un monde qui risque de se faire sans nous", avertit le ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement. “Il faut nous réveiller", a appelé Chérif Rahmani, relevant le nombre limité de dépôts de brevet à l'Institut national de la propriété industrielle (Inapi), moins d'un millier. “Il n'est pas à la mesure de la grandeur de notre jeunesse", a-t-il estimé. “Il faut passer aujourd'hui à une vitesse supérieure. On ne peut se contenter des salons ou de rencontres périodiques", souligne le ministre de l'Industrie, annonçant que le gouvernement compte lancer un système national de l'innovation qui se fonderait sur une loi et une agence pour cristalliser et mutualiser les énergies des inventeurs et des jeunes talents et la synergie entre l'éducation, la formation et la recherche. M. Rahmani a évoqué la réalisation d'un centre pour les technologies de l'information et la communication et pour les technologies avancées (le Caticta), à Sidi-Abdallah, accueillant les start-up. “Le Caticta est un élément important de formation et de recherche", a-t-il expliqué. Il a pour mission la formation des ressources humaines de haut niveau, mastère et doctorat. Mais pour le président du Forum des chefs d'entreprise, “il faut renouer avec une ambition industrielle pour produire ce qui est importé", indiquant que “nous avons une économie de la demande. Une demande de plus en plus forte que la production nationale n'arrive pas à satisfaire". Le président du FCE souligne que le marché algérien a un potentiel de croissance qui est unique dans la région. “Ce marché orienté vers l'importation ne nous satisfait pas", précise-t-il. “Pour fonctionner notre économie a besoin à l'heure actuelle de 50 milliards de dollars de biens et 10 à 12 milliards de services. La contrepartie productive hors hydrocarbures plafonne à 2 milliards de dollars. Si au cours des 20 ans à venir, nous n'arrivons pas à mettre notre économie sur les rails, en organisant une politique de l'offre, l'Algérie sera confrontée à d'énormes problèmes pour équilibre ses comptes", a averti M. Hamiani. M. R.