L'installation du maire de M'kira n'a pas eu lieu, car des dizaines de jeunes partisans ou sympathisants du FFS sont venus fermer la mairie où était prévue l'intronisation du maire. Bien avant l'arrivée des responsables de l'administration chargés de cette mission, des pneus ont été brûlés et des projectiles lancés à l'arrivée des élus sur place. Avant-hier dans la matinée, l'APC de Tizi Ghennif, cinquante kilomètres au sud de Tizi Ouzou, a été installée après deux tours. Dans cette commune, la liste des indépendants du maire sortant, Djida Mohamed, a obtenu six sièges, celle de la deuxième liste indépendante, conduite par un ex-maire du FFS, Mansour Saïd, en a eu cinq, le RCD quatre et le FFS autant de sièges. Le premier vote n'a pas départagé les candidats à la présidence de l'APC. Il a fallu organiser un deuxième tour. Au terme de ce dernier, c'est Mansour Saïd qui a eu dix voix sur les dix-huit votants qui se sont exprimés à bulletins secrets. Un élu du FFS aurait donné sa voix à ce candidat ainsi que ceux du RCD avec lesquels un accord aurait été préalablement signé, bien avant cette élection. Ainsi, l'alliance s'est tissée entre Saïd Mansour et les élus avec le RCD. Dans l'après-midi, c'était au tour de M'kira. Mais des dizaines de jeunes partisans ou sympathisants du FFS sont venus fermer la mairie où était prévue l'intronisation du maire. Bien avant l'arrivée des responsables de l'administration chargés de cette mission, des pneus ont été brûlés et des projectiles lancés à l'arrivée des élus sur place. Ainsi, devant cette vive tension où l'on entendait des slogans tel “assa azzeka l'FFS yella yella", cette installation a été reportée à une date ultérieure. “Nous avons voté le 29 novembre dernier. Nous avons choisi notre maire. Pourquoi une autre élection qui semble déjà prête à éliminer le FFS, pourtant il a obtenu six sièges sur les quinze prévus ?", s'élève une voix de la foule surexcitée sous les applaudissements des autres. D'autres ajoutent qu'ils connaissent le scénario déjà préparé, car les neuf autres élus (RCD 4 sièges, indépendants 3 et FLN 2) avaient déjà signé un pacte, suivi d'un avis à la population dans lequel ils avaient décidé de ne pas s'allier avec la majorité relative. Avant de se disperser, les contestataires ont laissé entendre qu'ils empêcheraient cette installation si la volonté populaire, pour eux, qui a donné confiance à cette liste, n'était pas respectée. “Nous nous opposerons à ce que nos voix soient détournées, parce que la liste du FFS a obtenu plus de 40% des suffrages. Et nous n'allons pas être administrés par une coalition de circonstance", conclura l'un d'eux. O. G