L'ouverture de ces journées a eu lieu hier matin, à la salle Zmirli, de la Maison de la culture, et ce, en présence d'autres figures phares de la chanson kabyle, entre autres, Taleb Rabah, Makhloufi, Taleb Tahar... La Maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou abrite depuis hier, deux journées d'étude sur l'œuvre du poète Lounis Aït Menguellet. L'ouverture de ces journées a eu lieu hier matin, à la salle Zmirli, de la Maison de la culture, et ce, en présence d'autres figures phares de la chanson Kabylie, entre autres, Taleb Rabah, Makhloufi, Taleb Tahar... Ces journées ayant pour thème “La poésie, la traduction et l'adaptation chez Lounis Aït Menguellet", ont été ouvertes par la présentation d'une série de conférences animées notamment par Saïd Chemakh, docteur d'Etat en linguistique à l'université de Tizi Ouzou, par Sadouni Belkacem linguiste ayant traduit des chansons du poète Aït Menguellet, de tamazight vers la langue arabe et par Salem Hireche, universitaire et consultant à l'université de Paris. Saïd Chemakh s'est étalé dans sa communication sur “les thèmes récurrents dans l'œuvre d'Aït Menguellet". “Du mythe à l'intertextualité, le poète a su tisser des trames qui ont subjugué des auditoires et des lecteurs", a soutenu le Dr Saïd Chemakh, qui abordera également la notion du temps dans les chansons d'Aït Menguellet, et ce, suivant une optique plus philosophique. Salem Hireche a quant à lui estimé que l'œuvre d'Aït Menguellet “est une renaissance de la philosophie kabyle". Pour cette universitaire “avec à la fois passion et recul, il collectionne les images à travers lesquelles il nous rappelle les valeurs qui fondent l'univers kabyle, un univers où sont ancrés les mythes fondateurs de l'Algérie, de l'Afrique du Nord... Là, le regard du poète devient, à la fois, celui de l'analyste, du sociologue, du philosophe... C'est cette stratification séculaire des enveloppes culturelles, cette thésaurisation minutieuse des expressions, cette constante recherche des racines que nous voulons interroger et faire découvrir un sens enseveli à travers un essai d'analyse d'un poème", dira-t-il dans une brève présentation du poète. Dans l'après-midi d'hier, d'autres conférences étaient programmées. Allaoua Rabhi, enseignant au département langue et culture amazighe à l'université de Béjaïa devait traité dans l'après-midi de la thématique de l'exil dans la chanson d'Aït Menguellet. Auteur d'une thèse de doctorat intitulée “Analyse stylistique du répertoire poétique de Lounis Aït Menguellete", M. Rabhi soutiendra que contrairement à certains chanteurs qui ont chanté l'exil et ont fait du thème “une spécialité", Lounis Aït Menguellet nous montre “que même s'il n'a pas vécu l'exil comme l'ont fait ses prédécesseurs et ses contemporains en toute naïveté qui s'y sont installés durablement, il a traité de ce thème de façon magistrale. Il nous montre que ou bien il sait tirer partie du vécu de ses concitoyens, comme il le dit dans “Sani teb_am ad nru" “Où voulez-vous que nous allions ?". Suivant le programme de ces deux journées dédiées à l'œuvre d'un artiste universel, aujourd'hui et dès 14h, il est prévu à la grande salle de la Maison de la culture, des témoignages par la famille et amis de Lounis Aït Menguellet, un récital poétique et un spectacle de clôture animé par de nombreux artistes. T K