La situation sécuritaire en Tunisie est très inquiétante. Les forces de sécurité sont parvenues, vendredi, à arrêter 16 membres appartenant aux deux groupes armés opérant depuis le 6 décembre à Jendouba et à Kasserine, des régions limitrophes avec les frontières algériennes. Les recherches sont en cours en vue de mettre la main sur 18 autres éléments supposés faire partie des deux groupes, selon les forces de sécurité. Ali Laârayedh, ministre de l'Intérieur, a affirmé, vendredi lors d'une conférence de presse, que les éléments arrêtés appartiennent à Aqmi. Selon lui, le premier groupe, localisé le 6 décembre à Jendouba, plus particulièrement dans les montagnes d'Aïn Draham, est spécialisé dans la facilitation du passage des éléments terroristes provenant de Libye vers l'Algérie. Et de poursuivre : “Quant au deuxième groupe autobaptisé Brigade d'Okba Ibnou Nafaâ dont 8 éléments ont été arrêtés, il est en cours de constitution. Il est commandé par trois Algériens et financé par Aqmi basée en Algérie et en Libye." Rien n'indique pour le moment qu'Abou Iyadh a des relations avec la Brigade Okba Ibnou Nafaâ. Le ministre a expliqué que les investigations montrent que les deux groupes armés à Jendouba et Kasserine constituent le prolongement des événements survenus à Errouhia en mai 2011 et à Bir-Ali-Ben-Khélifa en février 2012. “Nous avons saisi jusqu'ici des produits explosifs (TNT), des quantités de munitions, un revolver, des cartes militaires, des tenues militaires, des armes blanches et des documents divers", a-t-il déclaré. Ali Laârayedh a apporté les éclaircissements, dont son département dispose jusqu'ici, sur les actions menées par les deux groupes armés sévissant depuis le début du mois à Jendouba et Kasserine, “recherches et investigations se poursuivant toujours puisque les deux réseaux n'ont pas été démantelés totalement, dans la mesure où les forces de sécurité sont encore à la recherche des fuyards se cachant dans les montagnes d'Aïn Draham et de Chaâmbi à Kasserine". “Parmi les éléments arrêtés, note le ministre, certains ont déjà été jugés dans l'affaire de Soliman en 2007. Un élément du nom de Rtibi est le frère tué lors des événements survenus à Bir-Ali-Ben-Khélifa. Nous avons aussi des présomptions selon lesquelles les armes saisies à Bir-Ali-Ben-Khélifa étaient destinées au camp d'entraînement qui devait être créé à Kasserine." Par ailleurs, le vœu du président Moncef Marzouki a été exaucé partiellement avec le remaniement du gouvernement tunisien. Le premier ministère à être visé par le remaniement est celui des Finances. Ainsi, les députés de l'Assemblée constituante tunisienne ont approuvé un premier remaniement ministériel avec 112 voix pour, 19 contre et 27 abstentions. Un remaniement pour le moins prévisible au vu des pressions qu'a exercées la rue tunisienne ainsi que certaines parties. Ce vote a eu lieu en marge d'une séance plénière de l'Assemblée constituante tunisienne consacrée à l'examen du budget d'Etat 2013 en présence du Premier ministre Hamadi Jebali. Le remaniement a touché le département des Finances où Elyes Fakhfakh, ancien ministre du Tourisme, est désormais ministre des Finances. Seulement, le ministre des Affaires étrangères, Rafik Abdessalem, a assuré, dans une déclaration à la radio, jeudi, que le remaniement ministériel ne portera pas sur les ministères de souveraineté. I. O.