Le dirigeant palestinien reproche à Sharon, le Premier ministre israélien, de compromettre le plan de paix par ses mesures unilatérales. Le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, s'est à nouveau déclaré, lundi soir à Tel-Aviv, en faveur d'un Etat palestinien impliquant le démantèlement des colonies tant que son homologue palestiniens Ahmed Qoreï excluait pour l'heure de le rencontrer. Une déclaration qui a fait aussitôt réagir Yasser Arafat. Le dirigeant palestinien, sans détour, a carrément accusé Sharon de compromettre le processus de paix en menaçant d'appliquer un plan de séparation unilatérale avec les Palestiniens tout en leur faisant miroiter un Etat. “Sharon ne veut pas la paix, il veut continuer à construire le mur et à mener des opérations militaires”, a-t-il affirmé, hier, à Ramallah faisant référence à la ligne de séparation érigée par Israël en Cisjordanie. Affirmant qu'il demeurait engagé par la “feuille de route”, Sharon a répété lundi devant la convention de son parti — le Likoud - que dans le cas où ce plan de paix international ne serait pas appliqué, il procéderait à une séparation unilatérale d'Israël d'avec les Palestiniens. “Dans ce cas de figure, nous devrons nous séparer physiquement et psychologiquement des Palestiniens jusqu'à ce qu'ils trouvent leur voie et nous devrons alors redéployer des colonies pour réduire les frictions et être en mesure de défendre plus efficacement Israël et ses habitants”, a-t-il déclaré. Arafat ne semble pas de cet avis et avance clairement que “Sharon ne veut pas la paix comme cela ressort dans son discours”. Selon le journal Maariv, l'armée israélienne a secrètement établi une liste de 28 implantations sauvages, abritant au total quelque 400 colons qu'elle envisage de démanteler en janvier. Il est donc clair que les Palestiniens rejettent en bloc l'idée d'un Etat palestinien aux frontières temporaires, exigeant la stricte application de la “feuille de route”, ainsi que les résolutions de l'ONU qui préconisent le retrait des Israéliens des territoires occupés depuis 1967. Quant à Nabil Chaat, chef de la diplomatie palestinienne, dans le cadre de sa tournée européenne, il a déclaré à son homologue français que “l'Union européenne doit lancer une double initiative au Proche-Orient pour protéger le peuple palestinien”, allusion faite au mur de séparation. Synthèse N. S.