Résumé : J'étais vraiment confuse. Youcef et ma mère avaient dîné sans moi. J'avais totalement omis de les rejoindre. J'étais incorrigible. Une fois branchée sur l'ordinateur, j'oubliais le reste du monde. Au petit matin, ma mère me rejoint dans la cuisine. Elle avait passé la nuit auprès de Mehdi. Je lisais le reproche dans ses yeux. Elle s'approche de moi et lance : -Si tu ne veux pas de remontrances, rends-toi donc compte de ta vie familiale, Youcef me fait de la peine. Ces derniers temps tu ne lui accordes aucun intérêt. Un homme a besoin de plus de tendresse, tu me comprends ? Sur ce point, ma mère avait raison, j'étais devenue trop distante vis-à-vis de mon mari. Oh ! Il ne se plaignait pas bien sûr, mais il devait souffrir. Je dépose la cafetière sur la table et m'assois pour la servir. Elle me pince le bras : -Va donc voir si ton mari est réveillé, sois un peu gentille avec lui, hein ? J'hésite une seconde Je ne voulais pas que Youcef pense que je lui suis redevable de quelque chose, mais ma mère me pince encore le bras : -Vas-y donc, qu'attends-tu ? Je me dirige vers ma chambre et ouvre la porte tout doucement. Youcef était réveillé et suivait les informations à la télé. Je referme la porte derrière moi et m'approche de lui : -Déjà réveillé ? -Et toi donc ? -Oh ! Je suis désolée. Je me suis endormie sur le sofa. J'étais épuisée. Figure-toi que j'avais préparé du café car je voulais qu'on discute un moment ensemble. -T'es-tu au moins rendu compte qu'il était un peu tard pour une discussion, pour un couple qui bosse dur. -Tu l'as dis, nous travaillons sans relâche ces derniers temps, nous n'avons presque pas de vie... heu... de relations... Il me prend la main et m'attire vers lui : -Tu es enfin redevenue un peu plus raisonnable. Il se lève et me prend dans ses bras : -Je ne savais plus si j'étais marié, si j'avais une femme, ou si nous avions par un commun accord fait une séparation de corps. -Heu... Youcef, ne m'en veux pas s'il te plaît. Je suis en pleine effervescence dans mes projets, je suis devenue un pilier sur lequel des femmes s'appuient pour reprendre confiance. Je ne peux pas abandonner maintenant, il y a tellement de choses à faire. Ma rubrique est devenue si populaire ces derniers temps et... Il m'embrasse et m'empêche de terminer ma phrase. Deux heures plus tard, nous nous rendons ensemble à la rédaction. Je me sentais plus sereine et plus heureuse, j'étais détendue et prête à abattre des montagnes. Youcef monte à l'étage supérieur où se tenait une réunion avec un parti politique et moi je rejoins mon bureau. Une femme m'attendait. Elle se lève à ma vue et me met au courant de ses préoccupations : -Oh Madame, depuis le temps que je voulais vous rencontrer. -Eh bien me voici Qui êtes-vous, que voulez-vous ? -Je représente une association d'aide aux femmes en difficulté. Je... nous aimerions que vous nous aidiez à organiser une manifestation. -Qui aura pour but... ? -Les droits sociaux de la femme. Nous, nous estimons que nous sommes lésées dans nos droits les plus primordiaux. Nous recevons quotidiennement des femmes touchées dans leur amour propre. Elles ne peuvent ni divorcer ni réintégrer leur foyer. Les maris les jettent comme des objets dans la rue, et lorsqu'elles demandent le divorce, elles ne l'obtiennent pas. L'homme se remarie, fonde une autre famille, et la femme pourra attendre des années, avant que ce monsieur daigne la libérer. Une aberration ! Cette calamité pourrait arriver à n'importe quelle femme, vous vous rendez compte ! N'importe qui d'entre nous pourra vivre le même calvaire, nous sommes mineures à vie et l'homme aura toujours tous les droits sur nous. (À suivre) Y. H