Nommé le 3 septembre dernier par le président Abdelaziz Bouteflika, comme nouveau Premier ministre, Abdelmalek Sellal vient juste de boucler ses 100 premiers jours à la tête de l'Exécutif. Un laps de temps qui ne permet pas, certes, de faire un bilan, mais qui est cependant à même de fournir quelques indices quant à l'évolution des choses dans les prochains mois. Le plan d'action qu'il s'attelle à concrétiser sur le terrain tire, faut-il le rappeler, son essence du programme du président de la République. Dans le document qu'il a présenté lors de grand oral devant les députés de la nation, il est question de réforme de la justice, de la lutte contre la corruption, contre le crime organisé. Il y est question de réhabilitation des services publics, de restauration de l'autorité de l'Etat face à l'extension de la criminalité, de la poursuite de la lutte contre le terrorisme. M. Sellal a aussi promis plus de logements en diversifiant les formules de construction, plus d'emplois en assurant du soutien du gouvernement les entreprises publiques et privées qui ont intégré dans leurs plans de charge respectifs l'embauche des jeunes. Sur le plan économique, le plan d'action du gouvernement est centré sur la relance de la machine économique, la promotion des investissements, la réforme du système financier et le soutien à la production nationale. Ceci pour le discours. Sur le terrain, les premières mesures mises en œuvre, dès sa prise de fonction, ont été accueillies avec soulagement, d'autant que pour certaines elles visent à améliorer les conditions de vie et de travail des Algériens. C'est le cas de celles liées à la demande de logement sous ses différentes formules et la relance des activités de la sphère productive nationale à travers la dynamisation et la facilitation de l'investissement qui favorisent la promotion de l'emploi stable et la création des richesses. Pour donner du crédit à sa volonté de faire du dialogue et de la concertation les instruments à privilégier en toutes circonstances, le Premier ministre a organisé une rencontre qui a regroupé autour du gouvernement les principales organisations patronales et la Centrale syndicale. L'objectif assigné à cette tripartite était d'identifier en toute responsabilité les causes du blocage économique dont pâtit le pays. Selon le Premier ministre, l'approche du gouvernement en matière de soutien à l'investissement est “très pragmatique" et vise à créer de la richesse, de la valeur ajoutée et, par ricochet, des postes d'emploi. Dans cette perspective, M. Sellal a proposé aux représentants des différentes organisations patronales de bâtir ensemble un “vrai pacte de croissance" pour relancer l'investissement et la production nationale. Pour chef de l'Exécutif, il n'est pas possible de se contenter de 700 000 PME en Algérie. Reste à savoir si ce programme sera exécuté sur le terrain et si le Premier ministre obtiendra des résultats rapidement en termes d'accès au logement, de création d'emplois et de redynamisation de l'appareil productif tant les rigidités d'un système foncièrement rentier ne sont pas près de s'estomper. Les trois premières mesures de Sellal - La formule AADL réactivée - Les locaux de l'Aadl fermés seront attribués aux jeunes pour créer une activité (commerce, artisanat, ou société de service) - Une instruction a été donnée aux banques pour fluidifier le secteur bancaire. L'ouverture des comptes dinars et devises sera facilitée au profit des citoyens. Le programme gouvernemental en chiffres - 1 million de logements sociaux dont 400 000 destinés à la résorption de l'habitat précaire à achever d'ici à 2014 ; - 550 000 logements promotionnels destinés aux couches moyennes ; - 150 000 nouveaux logements AADL ; - raccordement de 730 000 foyers au gaz ; - 1 enseignant pour 25 étudiants en 2014 - Irrigation de 1 600 000 hectares S. S.