La cueillette des olives en Kabylie ne vise pas uniquement à subvenir aux besoins de la famille en matière d'huile d'olive qu'on consomme à satiété, mais aussi à arrondir son revenu par la vente de quelques litres de ce précieux produit du terroir. Réputée comme étant le bastion de l'oléiculture, la wilaya de Béjaïa compte quelque 43 millions d'oliviers répartis sur une surface globale estimée à 51 000 hectares, affirme-t-on auprès de la direction des services agricoles (DSA). Les communes de la haute vallée de la Soummam, dont Tazmalt, Akbou, Ouzellaguen et Seddouk, renferment plus de 60% des oliveraies de la wilaya. La campagne oléicole bat son plein dans la région. En dépit des dégâts énormes causés à ces plantations, notamment par les flammes qui ont détruit pas moins de 254 hectares d'oliviers durant l'été passé, l'oléiculture reste l'activité principale qui nourrit des milliers de familles kabyles. En effet, la cueillette des olives en Kabylie ne vise pas uniquement à subvenir aux besoins de la famille en matière d'huile d'olive qu'on consomme à satiété, mais aussi à arrondir son revenu par la vente de quelques litres de ce précieux produit du terroir. Concernant les prévisions de la DSA de Béjaïa pour cette saison, la production oléicole atteindra la barre de 16,5 millions de litres. “Notre wilaya devra enregistrer un meilleur rendement cette année, comparativement à la saison précédente", prédit Makhlouf Laïb, ingénieur agronome à la DSA de Béjaïa. Pour lui, “cette hausse dans la production est due notamment à de très bonnes conditions climatiques enregistrées pendant la période de floraison et de nouaison. C'est-à-dire durant les mois de mai et juin derniers. Il n'y a eu ni orage ni de forte chaleur". S'agissant du rendement de cette saison, notre interlocuteur estime que la production moyenne est de 18 litres/quintal. Néanmoins, cette moyenne pourra atteindre la barre de 25l/q en haute Soummam, a-t-il précisé. Quant au prix de l'huile d'olive, celui-ci varie entre 400 et 600 DA le litre. “Tout dépend de la qualité du produit récolté et de la région. Il y a autant de variétés d'olives que de qualités", a-t-il expliqué. Bouzid Bensafia, un exploitant d'une huilerie moderne sise au village Taghrast, dans la commune de Chemini, ne partage pas l'avis du représentant de la DSA puisqu'il affirme que la récolte de cette année n'offre pas vraiment un bon rendement. Selon lui, la moyenne de production tourne autour de 15l/q seulement. Même son de cloche chez Da Ouali Meziani, agriculteur et propriétaire d'une huilerie traditionnelle à Ighzer Amokrane (Ouzellaguen). “Le rendement moyen pour le moment est de 14l/q. Il faudra attendre la fin décembre, voire le début du mois de janvier, pour que le régime de rendement puisse atteindre sa vitesse de croisière", a-t-il soutenu. Ici, le litre d'huile d'olive est cédé à 550 DA. Si l'huile d'olive de la région de la Soummam est très prisée, d'aucuns préfèrent celle issue du pressage traditionnel. Il s'agit, en fait, de l'huile dite extra-vierge, extraite à froid, dont le gout est irréprochable. En somme, en Kabylie ou ailleurs, tout le monde croit dur comme fer que les vertus de l'huile d'olive ne se limitent pas au domaine culinaire et diététique, mais elle a aussi des propriétés médicinales. Elle est surtout connue pour son efficacité dans la lutte contre les maladies cardiovasculaires, en aidant notamment à réduire le taux du mauvais cholestérol dans le sang (LDL). À noter que la wilaya de Béjaïa compte quelque 440 huileries dont 76 modernes, parmi lesquelles 44 ont été financées par l'Etat dans le cadre du programme de soutien aux agriculteurs (FNDRA). K O