La démission d'Ahmed Ouyahia de la tête du Rassemblement national démocratique (RND) accélère les choses au Front de libération nationale (FLN). Les animateurs du mouvement de redressement comptent, en effet, user de tous les moyens pour dégommer Abdelaziz Belkhadem de son poste de secrétaire général (SG) du FLN dans les plus brefs délais. “Belkhadem ne restera pas à la tête du parti, nous sommes décidés à accélérer son départ et nous le ferons partir par tous les moyens y compris en le poussant à la démission", a expliqué, hier Mohamed-Seghir Kara, coordinateur du mouvement de contestation au sein du FLN. Cependant aux yeux de Kara, le scénario Ouyahia ne va pas se répéter au FLN. Et pour cause, “Belkhadem est dénué de la responsabilité politique qu'a Ouyahia". “Nous considérons le geste d'Ouyahia comme étant un acte responsable parce qu'il a démissionné au moment où son parti est sorti doublement vainqueur des élections locales ainsi que des dernières sénatoriales. Ouyahia a préféré l'intérêt du RND pour lui permettre de rester uni alors que la contestation au RND ne s'est déclarée que depuis quelques mois. Nous, au FLN, c'est totalement le contraire : nous avons eu des résultats catastrophiques tant lors des locales que lors des sénatoriales, notre contestation est massive et générale et s'exprime depuis plusieurs années mais Belkhadem reste en place, il ne démissionne pas", relève Kara, selon lequel le maintien du SG du FLN à son poste ne constitue nullement une surprise. “Ce n'est pas une bizarrerie pour nous de voir Belkhadem s'accrocher au fauteuil". “Il ne démissionnera pas car il n'a pas le sens des responsabilités, en réalité l'intérêt du parti ne l'intéresse aucunement", lance-t-il. Aussi et pour remédier à cet état de fait, les animateurs de la contestation au FLN, décidés coûte que coûte à “pousser à la démission Belkhadem", ont entrepris une multitude d'actions. C'est ainsi qu'aujourd'hui, ils comptent organiser une rencontre pour l'élaboration d'une motion de condamnation dans laquelle sera énuméré l'ensemble des dérives du SG du FLN. “Belkhadem a dévié éthiquement, politiquement, idéologiquement ainsi que sur le plan de l'argent sale", dit-il, avant de préciser que cette motion sera adressée à la base pour recueillir la signature des militants. Dans le même temps, Kara annonce l'institution de “tribunaux populaires" à l'encontre de Belkhadem. Ces “tribunaux" seront institués dans les kasmate à travers l'ensemble du pays et auront à “débattre des dégâts de Belkhadem causés sur le parti depuis qu'il est à sa tête", dit-il. Un avocat pour défendre Belkhadem sera aussi présent “dans chaque tribunal populaire", relève-t-il. De même que la contestation au FLN a saisi le président de la République en sa qualité de président du parti. “Nous avons écrit au Président pour lui dire qu'il a une responsabilité historique devant le parti à travers le maintien de Belkhadem en poste. On lui a dit que Belkhadem n'était pas seulement un danger pour le FLN mais aussi pour le pays et constituait même un facteur bloquant aux réformes du Président", explique Kara. L'autre front sur lequel les animateurs de la contestation comptent se battre est celui du comité central (CC). “Belkhadem a annoncé un CC pour le 31 janvier, mais nous savons qu'il fera tout pour retarder encore une fois cette échéance car il n'a pas beaucoup de soutiens au sein de cette instance. Les seuls soutiens dont il dispose ce sont quelques membres du bureau politique mais c'est tout", note Kara. Mais pour faucher l'herbe sous les pieds du SG du parti, la contestation se prépare de son côté pour la rencontre du CC. “Nous sommes en train de nous mobiliser pour recueillir les 2/3 des signatures du CC pour tenir une session et provoquer son départ, qui pour nous est inéluctable", relève-t-il N M