Vingt-quatre heures après la proclamation par le Conseil constitutionnel des résultats définitifs de l'opération de renouvellement de la moitié des membres élus du Conseil de la nation, Ahmed Ouyahia annonce sa démission du poste de secrétaire général du RND Dans un message adressé aux militants de son parti, Ahmed Ouyahia expliquera que sa démission est intervenue après avoir procédé à «une évaluation de la situation actuelle du parti». «Ma décision sera peut-être amère pour certains parmi vous et je sollicite leur indulgence et leur compréhension, car ma démission n'est pas au service d'un agenda personnel comme pourraient le prétendre certains, mon seul motif étant la préservation de l'unité de notre parti dont je demeurerai militant», souligne l'ancien Premier ministre dans son message avant de formuler l'espoir que sa démission amènera les acteurs du mouvement qui s'est dressé contre lui, à cesser toute action parallèle au niveau des structures de base et à aller vers une réunion du Conseil national. Cette sortie d'Ahmed Ouyahia a pris de court les observateurs de la scène politique nationale. Pour certains, cette démission serait injustifiée si on tient compte des résultats réalisés par le RND lors des dernières élections locales et le renouvèlement de la moitié des membres élus du Conseil de la nation. Avec 24 sièges le RND vient en tête, suivi par le FLN de Belkhadem qui n'a eu que 17 sièges. Mais la plus forte percée du RND a été constatée lors des élections locales qui se sont déroulées à la fin du mois de novembre 2012. Le parti d'Ahmed Ouyahia avait alors raflé 15 nouvelles communes à un moment où le FLN perdait 12 communes. Le recul du plus vieux partis a été également constaté lors des élections législatives du mois de mai de l'année passée. Le FLN avait alors perdu une quinzaine de sièges. Sur la scène politique nationale, le constat est sans appel, le RND a pu renforcer sa position à un moment où le FLN reculait. Ce recul du FLN a versé de l'eau dans le moulin des détracteurs d'Abdelaziz Belkhadem. Depuis plusieurs mois, l'actuel secrétaire général de ce parti fait face à une importante contestation interne. Les redresseurs du plus vieux parti veulent limoger A. Belkhadem, mais sans succès. Le revers subi par le FLN lors du renouvellement de la moitié des membres élus du Sénat et la décision d'Ouyahia d'éviter l'affrontement avec ses détracteurs pour préserver le RND pourrait précipiter la chute de l'actuel secrétaire général du plus vieux parti politique du pays. Pour certains observateurs la démission d'Ouyahia n'est pas justifiée. Le secrétaire général du RND depuis 1999, Ahmed Ouyahia, a maintenu son parti en tant que seconde force politique du pays. Le SG démissionnaire a même pu faire avancer le RND lors des élections locales et sénatoriales. Les détracteurs du SG démissionnaire n'étaient pas en position de force au sein du RND, bien au contraire, d'où les interrogations qui entourent cette démission, un peu facile, d'Ahmed Ouyahia. Le FLN et malgré les reculs, reste tout de même la première force politique du pays. Et la démission d'Ahmed Ouyahia pourrait ne pas arranger les affaires de Belkhadem. Ce dernier va-t-il choisir la voie de l'affrontement avec ses détracteurs au risque de déstabiliser le parti ou démissionner et préserver la cohésion du FLN ? A seize mois de L'élection présidentielles Abdelaziz Belkhadem ne peut prendre le risque d'assumer seul la responsabilité de l'éclatement du FLN, à un moment où Ouyahia a mis au dessus de tout la cohésion de son parti, le RND. Après Saïd Sadi du RCD et Aït Ahmed du FFS, Ahmed Ouyahia est le troisième responsable d'une importante formation politique à avoir démissionné. Peut-on alors dire que l'époque des chefs de partis politiques à vie est révolue ?