Liberté fouine dans les arcanes des clubs de football professionnels et livre dans son supplément Sport d'aujourd'hui des documents confidentiels et exclusifs sur les bilans financiers des équipes de Ligue 1 et de Ligue 2 pour l'année 2011. En fait, il s'agit du premier rapport que le direction nationale de contrôle de gestion (DNCG), créée par la FAF, il y a plus d'une année, pour accompagner les clubs dans le processus de professionnalisme s'apprête à rendre public afin de mettre l'accent sur la situation déficitaire, faillite serait le mot juste de la majorité des clubs pros. Les déficits se chiffrent en milliards à un moment où nos clubs offrent des salaires faramineux et continuent même à recruter à coups de... milliards. Un pied de nez en règle à la logique économique qui consiste à dire que l'on ne peut pas dépenser plus que ce que l'on gagne. C'est là précisément le premier constat de la lecture de ces bilans que nous avons décidé de publier club par club. Second constat, six clubs, et ce, malgré les mises en demeure de la DNCG, n'ont pas transmis leurs comptes sociaux de l'exercice 2011. Il s'agit de l'USM El-Harrach, l'ASO Chlef, la JSM Béjaïa, le CS Constantine, le MC Oran et la JS Kabylie. Ces clubs, indique la DNCG dans son rapport, “ont été à maintes reprises rappelés à l'effet de transmettre leurs comptes sociaux à l'instar des autres clubs professionnels, à ce jour aucune suite n'a été donnée par ces derniers. La liste de ces clubs a été transmise à la direction des compétitions qui était chargée de la réception des dossiers d'engagement, lesquels dossiers devraient contenir obligatoirement le bilan financier de l'exercice précédent ainsi que le rapport du commissaire aux comptes, conformément aux dispositions réglementaires relatives aux compétitions de football professionnel saison 2012/2013". Les six clubs cités par ce rapport refusent en toute impunité de lever le voile sur leurs brumeux bilans budgétaires. Un club de la dimension de la JS Kabylie verse même dans l'absurde en remettant le détail des transactions monétaires de son CSA au lieu de celui de la SSPA. “La SSPA/JS Kabylie a transmis uniquement le rapport financier du CSA. Pour le cas de la JS Kabylie, il y a lieu de signaler que pour les deux années consécutives 2010 et 2011, la SSPA n'a pas présenté des documents conformes, et par voie de conséquence, sa situation ne peut être étudiée et est considérée comme club défaillant", note le rapport de la DNCG. Ce sont là finalement autant d'indices révélés par ledit rapport sur le long chemin encore à parcourir par cette apprentie-DNCG pour qu'enfin, une sorte de “professionnalisme financier" s'installe à terme et permette à nos clubs de prétendre à une meilleure gestion. S. L.