La situation des libertés syndicales en Algérie est un secret de Polichinelle mais ceci n'a pas empêché des syndicats autonomes et des associations de se réunir pour faire un état des lieux. “Le constat est inquiétant", étaient unanimes à dire les participants à la rencontre initiée par les membres algériens du groupe de solidarité avec la société civile algérienne, composé de CFDA (familles des disparus), la LADDH, le Snapap et le RADDH (réseau d'avocats) avec le soutien de l'association Agir pour le changement et la démocratie en Algérie (ACDA), du Comité international de soutien au syndicalisme autonome algérien (CISA) et du Réseau euroméditerranéen des droits de l'Homme (REMDH) ainsi que d'autres associations et syndicats autonomes du secteur privé et public algériens. Une année après son application, la nouvelle loi sur les associations a déjà montré ses limites et ses contraintes. Entraves et lenteurs administratives pour la création, harcèlement des syndicalistes plus grave encore suspensions arbitraires... Condamnant fermement toute forme de restriction de liberté syndicale et d'association, les participants ont décidé de tenir prochainement une deuxième rencontre pour renforcer leur travail de solidarité. Les organisations comptent, en effet, lancer une large stratégie de solidarité basée sur trois principaux axes à savoir la solidarité sur le terrain via des manifestations et des conférences de presse, solidarité matérielle et solidarité à travers les médias. Il est aussi question de la création d'un observatoire d'information et de collecte de données sur les défenseurs des droits de l'Homme et syndicalistes suspendus, licenciés, persécutés et harcelés par la justice et de l'enregistrement des syndicats qui attendent toujours. M. B.