Le secteur de la justice n'en finit pas d'être agité par des mouvements de grève à répétition, observés par les greffiers et les corps communs. En effet, un nouveau débrayage est annoncé à partir d'aujourd'hui et pour une durée de trois jours, en solidarité avec les greffiers en grève de la faim. Encore une fois, c'est une initiative de la Fédération nationale du secteur de la justice (Fnsj), affiliée au Snapap. Cette même organisation autonome est à l'origine des précédentes actions de protestation dans le secteur. Dans un communiqué rendu public, la Fnsj a appelé les greffiers et les corps communs à se solidariser avec huit greffiers dont six femmes, en grève de la faim depuis plusieurs jours. Leur santé est dans un état très grave, prévient-elle. Par cette nouvelle action protestataire, les grévistes comptent dénoncer «la politique de la terreur qu'exerce le ministère de la Justice» et plaider la cause des grévistes de la faim dont le tort était d'avoir défié l'autorité suprême qui refusait de prendre au sérieux leurs doléances.D'autres associations et organisations syndicales affichent leur soutien aux grévistes et dénoncent la politique de fuite en avant du département de la Justice. Il s'agit, entre autres, du Réseau Euro Méditerranéen des droits de l'Homme (Remdh), le Collectif des familles de disparu(e)s en Algérie (Cfda), la Ligue Algérienne de défense des droits de l'Homme (Laddh), le Syndicat national autonome du personnel de l'administration publique (Snapap), le Syndicat national autonome des travailleurs de fabrication et transformation de papier et emballage (Snat-Ftpe), le Réseau des avocats pour la défense des droits de l'Homme (Raddh) et Agir pour le changement démocratique en Algérie (Acda). Dans un communiqué commun, rendu public hier, les signataires indiquent qu'ils s'inquiètent de «l'état de santé très critique des huit grévistes et expriment leur entière solidarité avec les fonctionnaires de la justice et la lutte qu'ils mènent pour faire valoir leurs droits et leurs revendications socioprofessionnelles légitimes». Les organisations, poursuit le communiqué, interpellent les autorités algériennes sur la nécessité de nos organisations qui demandent aux autorités algériennes de : «garantir la liberté d'expression et de manifestation de l'ensemble des syndicalistes et défenseurs des droits de l'Homme en Algérie qui revendiquent leurs droits de manière pacifique», «garantir en toute circonstance l'intégrité physique et psychologique des syndicalistes et défenseurs des droits de l'Homme en Algérie», «respecter le droit de grève inscrit dans la Convention 87 de l'Organisation Internationale du Travail, ratifiée par l'Algérie» et «mettre en œuvre les engagements internationaux pris par l'Algérie, notamment le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques». K. M.