Réuni pour un débat sur la lutte contre ce fléau, le Conseil de sécurité a insisté sur le fait que pour “contrer, affaiblir, isoler et neutraliser la menace terroriste", il était indispensable d'adopter “une démarche suivie et globale, fondée sur la participation et la collaboration actives de l'ensemble des pays et organismes internationaux et régionaux". “La force armée ou les forces de sécurité, les mesures coercitives ou les activités de renseignement ne suffiront pas à vaincre le terrorisme", selon le Conseil de sécurité, relevant l'importance de “s'attaquer aux conditions qui font le lit du terrorisme". Dans sa déclaration présidentielle, le conseil a noté, par ailleurs, la publication de plusieurs mémorandums en citant, entre autres, le mémorandum d'Alger relatif aux bonnes pratiques en matière de prévention des enlèvements contre rançon par des terroristes et d'élimination des avantages qui en découlent. Il a également appelé les Etats membres “d'empêcher les terroristes d'utiliser à des fins abusives les ONG, les organisations à but non lucratif et les organisations caritatives que les terroristes exploitent, parfois, aux fins du financement du terrorisme notamment". La ministre pakistanaise des Affaires étrangères, Mme Hina Rabbani Khar, dont le pays préside actuellement le Conseil de sécurité et initiateur de ce débat, a estimé que les efforts régionaux dans la lutte contre le terrorisme étaient “extrêmement importants". Dans son intervention, la représentante des Etats-Unis, Mme Susan Rice, a affirmé que des groupes comme Aqmi et Al-Shabab représentent autant de menaces qui pèsent sur la stabilité des sociétés. Mme Rice a dénoncé les attaques terroristes en Afrique du Nord, en Irak, en Afghanistan, au Pakistan, en Syrie et ailleurs. “La diplomatie préventive et la coopération internationale sont essentielles pour empêcher le terrorisme de s'étendre", a-t-elle affirmé. Elle a aussi noté que les groupes terroristes étaient de plus en plus organisés et employaient des moyens plus sophistiqués, citant notamment les enlèvements organisés par Aqmi pour obtenir des rançons et financer ses activités terroristes. Les Etats-Unis reconnaissent que la force n'est pas suffisante pour lutter contre la menace terroriste à long terme, selon elle. “Nous devons renforcer les capacités des pays et favoriser la création d'emplois, afin d'éviter de maintenir des conditions qui rendent le terrorisme attrayant", a expliqué Mme Rice. Elle a indiqué que les Etats-Unis travaillaient avec les autres pays pour développer leurs capacités en dispensant, notamment une formation à plusieurs pays du Maghreb et du Sahel sur l'amélioration du contrôle des frontières et le démantèlement des réseaux terroristes. Quant au représentant de la Russie, il a affirmé que le terrorisme est aussi le fait des conflits et des tensions en Afrique du Nord ou au Moyen-Orient qui nourrissent les groupes terroristes. Selon lui, le terrorisme est de plus en plus lié à la criminalité transnationale organisée, notamment en Afrique de l'Est et au Sahel. Dans ce sens, il a souligné la corrélation du terrorisme avec les conflits régionaux et armés, comme au Mali, en se félicitant en particulier de l'approche adoptée, à cet égard, par le Conseil de sécurité. Pour sa part, la représentante britannique a observé que “le financement est la colonne vertébrale du terrorisme", appelant à renforcer la lutte dans ce domaine. R. I./Agences