Le FMI note que malgré les efforts récemment déployés, le climat des affaires reste défavorable et fait obstacle à l'investissement privé, aussi bien intérieur qu'étranger. La montée de l'inflation, la dépendance persistante à l'égard du secteur des hydrocarbures et des dépenses publiques et la vulnérabilité à un repli prolongé des cours du pétrole, de même que le niveau élevé du chômage, constituent des défis considérables pour l'économie algérienne, souligne le Fonds monétaire international (FMI) dans sa dernière note d'information au public diffusée le 25 janvier dernier. Selon les projections du FMI, le taux de croissance est de 2,5% pour l'année 2012, grâce au dynamisme du secteur hors hydrocarbures, tiré par les dépenses publiques. Les prévisions indiquent un taux de 3,4% pour 2013, soutenu par la demande intérieure et la reprise du secteur des hydrocarbures. Cette croissance, analyse le FMI, “n'est pas suffisamment rapide pour réduire le chômage". Elle est fortement tributaire du secteur public, financé par les recettes exceptionnelles tirées des hydrocarbures et insuffisamment diversifiée. La croissance négative du secteur des hydrocarbures observée au cours des dernières années a freiné la croissance globale. L'investissement public progresse moins rapidement depuis 2009, ce qui contribue au ralentissement de l'expansion du secteur hors hydrocarbures. Le taux de change effectif réel s'est apprécié en 2012, ce qui nuit à la compétitivité extérieure de l'Algérie, nécessaire pour faire en sorte que les exportations nettes contribuent à la croissance. Le FMI note que malgré les efforts récemment déployés, le climat des affaires reste défavorable et fait obstacle à l'investissement privé, aussi bien intérieur qu'étranger. Les administrateurs du FMI insistent sur la nécessité d'entreprendre de vastes réformes pour diversifier l'économie, améliorer le climat des affaires et la compétitivité, accroître la productivité et doper la croissance, notamment en dehors du secteur des hydrocarbures. Des efforts doivent également être portés sur la promotion de l'investissement privé et l'accompagnement d'une économie plus efficiente et fondée sur la connaissance. Les administrateurs recommandent de sauvegarder l'investissement public et d'améliorer sa qualité, et de renforcer la capacité d'absorption du secteur public. Ils encouragent les autorités à revoir et à amender le régime restrictif applicable aux IDE. Tout en saluant les efforts consentis par la Banque d'Algérie, le FMI estime que pour ramener le taux d'inflation moyen au niveau recherché, “il importera également d'éviter de nouvelles augmentations salariales dans le secteur public et d'émettre des obligations d'Etat pour couvrir les besoins de trésorerie, au lieu de faire appel au fonds de régulation des recettes". Selon le FMI, le taux de change effectif réel est aligné sur les fondamentaux, saluant, là aussi, “l'intention des autorités de faire face au niveau élevé de la prime sur le marché parallèle". Les administrations du FMI estiment que le relèvement des plafonds d'allocation de devises aux voyageurs à l'étranger sera un pas dans la bonne direction. Ils soulignent qu'un ajustement budgétaire plus poussé sera essentiel pour assurer la viabilité des finances publiques. “Dans cette perspective, les autorités devraient concentrer leurs efforts sur la maîtrise des dépenses courantes, notamment de la masse salariale, un meilleur ciblage des subventions, une révision des exonérations fiscales et la mobilisation de recettes fiscales hors hydrocarbures", recommande le FMI. Le conseil d'administration note qu'une démarche visant à établir dans la loi de finances un plafond annuel explicite sur les tirages sur le FRR permettrait de renforcer la règle budgétaire existante, liée aux cours du pétrole. L'expansion budgétaire de ces dernières années a accentué la vulnérabilité des finances publiques. Le déficit budgétaire devrait se creuser pour passer de 1,3% du PIB en 2011 à 3,6% du PIB en 2012, la hausse des rémunérations dans la Fonction publique et des transferts courants décidée en 2011 faisant pleinement sentir ses effets. Le prix d'équilibre budgétaire du pétrole devrait donc passer, selon les projections, à 121 dollars le baril en 2012, contre 109 dollars en 2011, ce qui traduit une plus grande vulnérabilité aux prix des hydrocarbures. M R