C'est dans la nuit de dimanche que le groupe terroriste a attaqué au mortier artisanal, heb-heb, le poste de surveillance du gazoduc reliant Hassi-R'mel aux Issers. Les hordes terroristes ont encore frappé hier à Bouira. Cette fois-ci, ils ont ciblé le poste de garde sis la station du gazoduc d'Aïn Cheriki (commune de Djebahia, 30 km environ de la ville de Bouira). Bilan : deux Patriotes tués et sept autres blessés. Durant la nuit de dimanche à lundi, un important groupe terroriste armé jusqu'aux dents a attaqué le groupe chargé de la surveillance de la station du gazoduc (reliant Hassi-R'mel aux Issers qui alimente toute la région centre). Selon le témoignage des rescapés, c'est vers 21h qu'un tir de heb-heb a ciblé la pièce où sont installés quelques Patriotes en poste. Suite à ce tir, le toit s'écroule. Un deuxième tir vise la guérite. L'agent en poste est éjecté plus loin. Par miracle, il s'en est sorti avec ses blessures, mais sa vie n'est pas en danger. Les Patriotes en service, au nombre de 15, ripostent énergiquement. Un autre tir atteint une seconde pièce. Les terroristes, scindés en quatre groupes, tirent en direction des occupants du poste de gardiennage, tout en leur lançant, sporadiquement, des grenades et des bombes artisanales. Malgré les feux nourris de tous les côtés, les Patriotes réussissent à sortir de l'intérieur du poste et ripostent énergiquement. Un accrochage qui a duré près d'une heure et demie, avant que le renfort de l'ANP et d'autres Patriotes arrivent sur les lieux. À la faveur de la nuit, les terroristes ont réussi à s'enfuir. Les blessés ont été évacués à l'hôpital Mohamed-Boudiaf de Bouira. Hier matin, ledit l'hôpital a été pris d'assaut par les proches des victimes. D'autres citoyens sont venus exprimer leur soutien à ces Patriotes victimes de l'attaque. Le wali de Bouira, Ali Bouguera, s'est rendu à l'hôpital pour s'enquérir de l'état de santé des blessés et de leur prise en charge. Lors de notre passage hier matin à l'hôpital, Mokhtar, le chef du groupe de Patriotes, nous raconte cette attaque. “Nous étions près de quinze personnes à l'intérieur de nos chambres lorsqu'on a été surpris par des tirs de mortier. J'ai immédiatement joint le chef du détachement, l'ANP et mes collègues en congé. Face à cette situation, nous n'avions aucun choix que celui de nous organiser pour nous défendre. Nous avons été pris entre les feux nourris des terroristes qui nous venaient de tous les côtés. Ils nous ont lancé des grenades qui éclataient non loin de nous", témoigne-t-il. “Notre survie, nous la devons à l'ANP et nos collègues. Le renfort de l'ANP a été attaqué afin de l'empêcher d'arriver sur les lieux." Le chef du détachement, qui était hier au chevet des blessés, nous fait, lui aussi, le récit de cette attaque. “Quand j'étais informé, j'étais encore au poste d'Aïn Hadjar, distant du lieu attaqué de 10 km. J'ai immédiatement avisé l'ANP et nous nous sommes dirigés vers le lieu de l'attaque." Un responsable régional de Sonatrach est venu au chevet des rescapés de l'attentat terroriste avant de se rendre sur les lieux du drame. Au sujet de la prise en charge des victimes, “outre les œuvres sociales, nous prenons en charge le salaire des défunts pendant sept années afin de venir en aide aux familles". L'APW en session ordinaire a rendu, hier, un vibrant hommage aux victimes. Une minute de silence a été observée à leur mémoire. Lors de sa prise de parole, le wali a condamné cet acte ignoble. L'ANP a lancé une opération de ratissage sur toute la région ouest de la wilaya. Afin de sécuriser le site, l'ANP s'y est installée provisoirement. Lors de notre passage sur le site, des impacts de balles et tirs de mortier étaient encore visibles sur les murs du poste de gardiennage. A. D