Le représentant du partenaire social a exprimé sa vision de la situation politique et économique du pays. “La présence du partenaire social et du patronat à ce round n'est pas un quitus de leur part pour la politique du gouvernement”. C'est ce qu'a déclaré en substance M. Boukrouh, ministre du Commerce au cours des réunions qu'il a tenues avec les responsables de l'OMC. L'UGTA, invitée par le ministre du Commerce à prendre part à ces négociations à titre d'observateur, a expliqué sa vision de la situation politico-économique de l'Algérie. Les négociations ont porté beaucoup plus sur l'arsenal juridique et la consolidation des offres proposées par la délégation aux experts de l'OMC. À ce titre, la quarantaine de négociateurs algériens a demandé que la levée des barrières douanières soit progressive et étalée dans le temps qui pourrait atteindre, selon une source proche de l'UGTA, trois ans. Quelques pays membres, à l'image des Etats-Unis, se sont opposés à cette doléance et ont voulu que notre pays lève les barrières d'emblée avant d'adhérer à l'Organisation mondiale du commerce, selon un membre de la direction de l'UGTA. Chose qui n'a pas été du goût des négociateurs algériens qui ont avancé des arguments qualifiés de “solides”. L'Algérie, est-il précisé, est un pays qui dispose d'un tissu industriel qui ne fonctionne pas convenablement, certes, mais qui fonctionne quand-même. Notre pays est, est-il encore indiqué, doté d'un patrimoine économique constitué entre autres de grands complexes et d'entreprises employant des milliers de travailleurs. Si l'on procède à la suppression brutale des droits de douanes et autres taxes, ce sont de nombreuses familles qui se retrouveront, du coup, sans ressources. Il est, de ce fait, inadmissible, a argué l'équipe conduite par Boukrouh, que le processus de l'adhésion de l'Algérie à l'OMC soit mené tel qu'il l'a été pour nos voisins tunisiens et marocains. En termes plus clairs, le gouvernement demande une période de grâce pour que l'Algérie puisse réunir définitivement les conditions de son accession sans que cela engendre des conséquences surtout sociales à sa population. “Nous ne refusons pas l'accession de notre pays à l'OMC, mais nous voulons que cela se fasse dans le but de réhabiliter l'outil de production et de mettre à niveau nos entreprises, tout en protégeant la production nationale”, a souligné une source proche de l'UGTA. Par ailleurs, le secrétaire national chargé des affaires économiques, M. Badreddine, a présidé hier une réunion avec les représentants syndicaux du secteur des transports. Un état des lieux des entreprises relevant de ce secteur a été dressé par les participants à cette rencontre. Les discussions ont tourné essentiellement autour des entreprises déstructurées. Un dossier sera, à ce propos, finalisé avant la fin du mois de ramadhan et sera présenté pour débat avec le ministre de la Participation et de la Promotion des investissements, M. Temmar, et celui du Commerce, M. Boukrouh. La rencontre du secrétaire général de l'UGTA, M. Sidi Saïd, avec M. Temmar, prévue pour le 10 décembre prochain, s'inscrit, d'ailleurs, dans ce cadre. Reste à savoir si les deux parties arriveront à trouver un terrain d'entente ou rééditeront-ils les scénarios précédents où l'un tirait à boulets rouges sur l'autre ? B. K.