Le dossier est renvoyé à la tripartite dont la date reste inconnue. La tenue de la tripartite risque d'être renvoyée à la rentrée sociale. Aucune discussion n'a été entamée dans les coulisses entre le gouvernement et les partenaires sociaux au sujet du dossier phare qui est le relèvement du Snmg. C'est en substance ce qu'a déclaré le président de la Confédération algérienne du patronat M.Boualem Merakech. «Entre les partenaires sociaux, il n' y a eu à ce jour aucun échange officiel, encore moins de pourparlers sur le dossier des salaires», a-t-il soutenu hier, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. Mais la CAP avertit d'ores et déjà que le dossier des salaires fera l'objet d'un dialogue profond et sérieux. Pas question d'imposer aux organisations patronales une ligne de conduite, ou un taux de relèvement. Tout se discute et se négocie dans un cadre global. «Je pense que les partenaires sont d'accord sur le principe de réévaluer le Snmg. Un engagement pris par le président de la République. Au niveau de la CAP, nous appuyons cette vision qui doit faire l'objet d'échange d'idées afin d'aboutir à une résolution acceptable», précise-t-il. En effet, la CAP est certes prête à accompagner ce processus mais avec des préalables que le président de la CAP a omis de citer. La question primordiale à laquelle devra répondre le gouvernement concerne la partie «avantages» qui seront accordés aux patrons suite à ces augmentations. Par ailleurs, relève l'invité de la radio, «la CAP a déjà engagé des propositions afin de mettre en place une méthodologie dans le traitement de la question salariale». Une méthodologie qui se base sur l'indice «inflation» avec comme problématique, comment donner une efficacité à la politique salariale avec la menace pesante de l'augmentation du taux d'inflation? Par ailleurs, le président de la CAP s'est prononcé en termes à peine voilés contre un Snmg à 18.000 DA préférant renvoyer le dossier à la tripartite. Toujours dans le même dossier, le secrétaire général de l'Ugta a contredit le président de la CAP, en affirmant hier, en marge d'une conférence tenue au ministère du Travail qu '«un consensus et un dialogue ont été engagés sur le dossier du Snmg». M.Abdelmadjid Sidi Saïd n'a pas voulu se prononcer sur la date de la tripartite. Il nie dans ce sens, qu'une décision fut prise pour relever à 18.000 DA le Snmg. «Cette question sera discutée à la tripartite» se contente-t-il de répondre aux journalistes. Concernant les statuts particuliers, il affirmera que sur les «46 existants 23 ont été finalisées». Sur un autre sujet, le président de la CAP a annoncé hier, la présence d'un représentant du Fonds monétaire international (FMI), au 1er Forum maghrébin des employeurs, prévu les 10 et 11 mai à Alger. Ce dernier s'est montré optimiste quant à l'avenir du marché maghrébin de change économique. Un marché qui a un potentiel de 80 millions de consommateurs. La volonté politique existe, mais il reste l'application sur le terrain. C'est justement le thème principal de la rencontre d'Alger. Une action économique commune permettra, selon Merakech, à la région de créer, à moyen terme, 20 millions de postes d'emploi. Le dossier du Sahara occidental ne risque-t-il pas de freiner ce processus d'autant plus que les deux pays locomotives restent campés sur leurs positions? L'orateur insiste sur le fait que l'avenir du Maghreb passe tout d'abord par l'intégration économique. Les signes donnés par les officiels, notamment lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères maghrébins, sont «de bon augure». Au niveau des organisations patronales maghrébines, des propositions sont faites, on peut citer la création d'un centre maghrébin pour la promotion des projets en commun et la création d'un observatoire maghrébin de concertation entre les employeurs.