Hospitalisé depuis mercredi passé à l'hôpital Birtraria d'El-Biar, Abderrahmane Bouguermou a rendu l'âme, hier. Sa santé s'était dégradée après son accident de la circulation survenu en 2007. Il est le précurseur du cinéma amazigh, avec notamment le film la Colline oubliée, adapté du roman de Mouloud Mammeri et tourné en 1996. Il est né le 25 février 1936 à Ouzellaguène (Béjaïa). Il s'initie au cinéma à l'Institut des hautes études cinématographiques en France, dès le début des années 1960. Dès lors, il réalisera des émissions de variétés. Quelque temps après, il revient au pays où il participe à la création du CNCA (Centre national cinématographique algérien). Une expérience qui ne durera pas longtemps puisqu'il sera exclu, une année plus tard, à cause de ses opinions. En 1965, il tourne Comme une âme, un moyen métrage en kabyle, inspiré d'un texte de Malek Haddad. Le film sera refusé par le ministère qui avait exigé une version en arabe du produit. Malgré la censure, il réalise, durant les années 1960, plusieurs documentaires avec les pionniers de la revendication amazighe de l'Académie berbère, dont Mohand Aarav Bessaoud, Hanouz... Visé par la censure, Bouguermouh était sollicité pour collaborer avec Mohamed-Lakhdar Hamina dans Chronique des années de braises, en 1973. Il a réalisé les Oiseaux de l'été (1978), Noir et blanc (1980), Cri de pierre (1986). Il sera enterré demain mardi à Ighzer-Amokrane (Béjaïa). M M